L’immigration mondiale représentée grâce à une carte dynamique


Max Galka faisait l’objet d’un de mes précédents articles Veille Carto dans lequel je traitais de sa carte sur les accidents routiers mortels aux Etats-Unis, sur dix ans (lien : http://metrocosm.com/10-years-of-traffic-accidents-mapped.html).

Depuis le mois de juin, il nous propose une nouvelle carte mais cette fois ci à l’échelle du monde. Cet entrepreneur, basé à New-York, contributeur pour le journal Huffington Post et ancien trader, est à l’origine d’une carte sur l’immigration mondiale. Max Galka se dit fasciné par les données. Dernièrement, il est le créateur d’un projet pour produire et publier des cartes dynamiques en l’espace de quelques minutes. Son projet est nommé Blueshift.

 

Max Galka définit sa carte « All the World’s IImmigration Visualized in one map » comme une carte de type dynamique. La cartographie dynamique se sert de la carte comme « outil de communication et d’information » (d’après Boris MERICSKAY). La cartographie dynamique peut être définie comme une « carte web dynamique » ou bien une « carte web animée » d’après Boris MERICSKAY (« Les SIG et la cartographie à l’ère du géoweb. Vers une nouvelle génération de SIG participatifs »). Dans le premier cas, les données disponibles sont issues d’une base de données elle-même issue d’un serveur web. Tandis que la « carte web animée » est un outil d’information pour expliquer et comprendre un sujet.

 

La carte de Max Galka fait apparaître « l’immigration nette estimée » entre les années 2010 et 2015 par pays de départ et par pays d’arrivé. Pour rappel, nous parlons d’immigration nette lorsque les entrées sur un territoire donné sont supérieures aux nombres de sorties, on peut également parler d’excédent migratoire (source : Dictionnaire de géographie, de BAUD Pascal, BOURGEAT Serge et BRAS Catherine). A l’inverse, si le nombre de sorties est plus élevé que celui des entrées, on parle de déficit migratoire ou bien d’émigration nette (source : Dictionnaire de géographie, de BAUD Pascal, BOURGEAT Serge et BRAS Catherine). Les cercles bleus correspondent à un nombre d’entrée positif sur le territoire, donc ces cercles représentent des pays avec un excédent migratoire. Les cercles rouges indiquent l’inverse, c’est-à-dire le déficit migratoire. Max Galka nous informe que, sur sa carte, un point jaune équivaut à 1 000 personnes.

Malgré le fait que la carte de Max Galka ne soit qu’une carte dynamique, elle propose néanmoins un certain degré d’interaction. L’auteur de la carte permet à l’utilisateur de pointer son curseur (souris) sur un pays en particulier (à noter qu’il faut surtout viser le cercle rouge ou bleu). On découvre, en pointant la souris sur le cercle, la migration nette totale du pays entre 2010 et 2015. Par exemple, l’Inde avait une migration nette totale négative entre 2010 et 2015 puisque 2 470 761 personnes ont quitté le pays. A contrario, l’Afrique du Sud a connu, entre 2010 et 2015, un excédent migratoire puisque 714 685 personnes sont entrées sur le territoire.

Son application Web propose également de visualiser les flux migratoires vers et quittant un seul pays. Notons que les points jaunes, utilisés pour cartographier les flux, donnent une impression de mouvement à la carte. La capture d’écran ci-dessous montre les flux migratoires vers et hors de l’Afrique du Sud. Les pays avec un cercle rouge permettent à l’Afrique du Sud de conserver un solde migratoire positif. Grâce à la carte de Max Galka, on remarque que les personnes originaires d’Afrique ne sont pas les seuls à immigrer, nous avons aussi  des départs pour l’Afrique du Sud de l’Europe mais aussi  de l’Asie.

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Source : Capture d’écran du site http://metrocosm.com/global-immigration-map/

Il faut préciser que les données, utilisées par Max Galka, pour réaliser sa carte sont issues de la U.N. Population Division. Il indique bien que ce ne sont que des estimations.

L’application Web proposée par Max Galka est assez incomplète dans la mesure où les flux migratoires visualisables sur sa carte ne prennent en compte que le point de départ et le point d’arrivé. Ainsi, concernant la Syrie (pour prendre un exemple), il n’y  aucune donnée sur le trajet que les migrants syriens ont pris pour se rendre dans les pays européens (voir capture d’écran ci-dessous), sur les raisons du départ ou même sur le temps qu’ils ont mis à se déplacer du point de départ au point d’arrivé. Malgré cela, on remarque assez bien que la guerre en Syrie a entraîné des flux migratoires surtout dans les pays frontaliers. On peut également constater que le Qatar ou même la Roumanie ont connu des départs pour la Syrie.

Maintenant, il reste à savoir si les résultats que Max Galka a obtenu sont fiables.

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Source : Capture d’écran du site http://metrocosm.com/global-immigration-map/

Sources :

  • BAUD Pascal, BOURGEAT Serge et BRAS Catherine, Dictionnaire de géographie, Initial, Hatier, 5ème édition, 2013, p. 607.
  • MERICSKAY Boris, « Les SIG et la cartographie à l’ère du géoweb. Vers une nouvelle génération de SIG participatifs », L’espace géographique, Belin, tome 40, n° 2-2011, avril-juin 2011, p. 142 à 153.
  • http://metrocosm.com/global-immigration-map/
  • http://metrocosm.com/about/