Que se passerait-il si cinq millions de kilomètres cubes de glace fondaient sur la planète ? C’est ce qu’a essayé d’illustrer le magasine National Geographic avec différentes cartes toutes stupéfiantes les unes autant que les autres, des continents grignotés par l’élévation future du niveau de l’eau liée aux changements climatiques qui serait, dans ce scénario extrême, de 65 mètres…
Dans ce scénario, de nouveaux rivages seraient créés sur les continents et nous pourrions voir apparaître de nouvelles mers intérieures. Certains scientifiques estiment qu’il faudrait plus de 5000 ans pour faire fondre toute la glace, mais en continuant à polluer l’atmosphère avec nos émissions de gaz à effet de serre, ce scénario lointain pourrait se réaliser bien plut tôt. Comme le mentionne le 5ème rapport du GIEC, la hausse du niveau des mers tous scénarios confondus serait de 29 à 82 centimètres d’ici la fin du 21ème siècle. Et même si ces chiffres peuvent actuellement paraître abstraits, cette élévation pourrait menacer de nombreuses populations. Le GIEC souligne qu‘actuellement, une personne sur dix habiterait dans une région directement menacée par la montée des eaux d’ici la fin du siècle.
Maintenant revenons à notre scénario extrême d’une fonte entière de toute la glace de la planète. Comment se dessinerait la nouvelle carte du monde ?
En Amérique du Nord : La Floride disparaîtrait ainsi que toute la côte Atlantique jusqu’à Boston. Miami serait complètement engloutie sous l’eau. En Californie, les collines de San Francisco ne deviendraient plus qu’un ensemble d’îles et la Vallée Centrale une baie géante.

(Source de la carte : nationalgeographic.com)
En Amérique du Sud : le Bassin Amazonien et le bassin du fleuve Paraguay au sud deviendraient des débouchés de l’Atlantique, éliminant Buenos Aires, l’Uruguay côtier et la plupart du Paraguay.

(Source de la carte : nationalgeographic.com)
L’Afrique : Ce continent ne serait pas trop impacté par une élévation du niveau des eaux et perdrait moins de terres que d’autres continents. Toutefois, les impacts du changement climatique étant multiples, ce continent pourrait subir un réchauffement important des températures rendant les terres arides et inhabitables. Certaines villes comme Alexandrie ou le Caire en Egypte seraient englouties par la Méditerranée. La ville de Dakar disparaîtrait également sous l’océan Atlantique.

(Source de la carte : nationalgeographic.com)
L’Europe : serait grignotée de toutes parts faisant disparaître au fond des mers et océans des villes au trésor historique et culturel inestimable comme Venise, Londres, Copenhague, Amsterdam, Stockholm, Helsinki. Le morcellement de l’Europe du Nord laisserait apparaître un ensemble d’îles, l’Angleterre serait en partie engloutie par la Manche et la France verrait disparaître la majeure partie de sa façade Atlantique.

(Source de la carte : nationalgeographic.com)
L’Asie : Le Bangladesh, une partie de la Chine et une grande partie de l’Inde côtière disparaîtraient. Avec une densité de population extrêmement importante dans cette partie de la planète, des déplacements majeurs de populations seraient à prévoir en raison de l’élévation du niveau de l’eau.

(Source de la carte : nationalgeographic.com)
L’Australie : gagnerait une nouvelle mer intérieure dans sa partie désertique, mais le continent perdrait également une grande partie de sa bande côtière où vivent actuellement près de quatre australiens sur cinq.

(Source de la carte : nationalgeographic.com)
L’Antarctique : À l’est du continent, la couche de glace est si importante qu’elle contient les quatre-cinquièmes de toute la glace de la Terre et disparaîtrait complètement. À l’ouest du continent, le territoire serait vulnérable parce que la majeure partie de la glace repose sur un fond rocheux qui se trouve sous le niveau de la mer. L’océan se réchauffant ferait fondre cette couche de glace flottante.

(Source : nationalgeographic.com)
L’augmentation du niveau de l’eau redessinerait non seulement l’ensemble des pays de la planète mais aurait un impact considérable sur l’environnement, l’économie et les sociétés. Les cartes sont un bon moyen pour appréhender les scénarios probables liés au changement climatique et jouent un rôle-clé pour spatialiser les impacts futurs.
Auteur de l’ensemble des cartes :
JASON TREAT, MATTHEW TWOMBLY, WEB BARR, MAGGIE SMITH, NGM STAFF. ART: KEES VEENENBOS.
SOURCES: PHILIPPE HUYBRECHTS, VRIJE UNIVERSITEIT BRUSSEL; RICHARD S. WILLIAMS, JR., WOODS HOLE RESEARCH CENTER; JAMES C. ZACHOS, UNIVERSITY OF CALIFORNIA, SANTA CRUZ; USGS; NOAA, ETOPO1 BEDROCK, 1 ARC-MINUTE GLOBAL RELIEF MODEL COPYRIGHT © NATIONAL GEOGRAPHIC SOCIETY
Sources :
http://leclimatchange.fr/les-elements-scientifiques/
http://www.nationalgeographic.com/magazine/2013/09/rising-seas-ice-melt-new-shoreline-maps/
https://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.shtml
gisgeography.com/climate-change-effects-maps/