Niraj Chokshi et Quoctrung Bui ont publié hier dans le New York Times une carte créée à partir des statistiques ethniques et des projections de population disponibles aux Etats-Unis. En utilisant la composition ethnique nationale passée et projetée, la carte renseigne, pour chaque comté, à quelle « année » renvoie sa composition.
Exemple : le comté de Bronx à New York, composé de 56% d’hispaniques, 30% de noirs, 9% de blancs et 5% « autres », avec un âge médian à 33,6 ans correspond au profil des Etats-Unis de 2060 alors que le comté de Salt Lake dans l’Utah, composé de 72% de blancs, 18% d’hispaniques, 8% « autres » et 2% de noirs avec un âge médian de 32,6 ans ressemble au profil ethnique des Etats-Unis de 2009.
Au-delà des problèmes éthiques que peuvent poser ce genre de statistiques, la carte est à prendre avec précaution au regard de la précision des recensements passés, différents pour chaque comté. Elle est également à prendre avec précaution au regard de profils de populations locales particulières (la carte aurait mérité d’être accompagnée d’une autre carte recensant les dynamiques propres à chaque comté).
Exemple : La population amérindienne, avec la population d’origine asiatique, occupe la catégorie « autres » et elle peut compter une part importante de la population. Le comté se retrouve alors avec un profil ethnique ressemblant aux projections futures quand il n’est que le reflet d’une dynamique historique.
Malgré le discours passé/présent/futur de la carte qui pourrait suggérer un lecture passéiste/progressiste, ce mode de représentation sur une échelle temporelle permet d’agréger ensemble chaque part de la population pour en faire ressortir son profil type, à la manière d’un indicateur de diversité.
Exemple : les comtés ressemblant au profil des années 1970-1980 sont à majorité blanche. Ceux ressemblant au futur sont plus diversifiés.
Lien externe :
New York Times, A Census Time Machine: Sioux Falls Is the Past, Staten Island the Present, Las Vegas the Future