Une sculpture pour sensibiliser au réchauffement climatique


Dans le cadre de la Biennale de la ville de Venise, l’artiste italien Lorenzo Quinn a réalisé une sculpture de 9 mètres de haut représentant deux mains d’enfant qui viennent soutenir les façades d’un bâtiment historique. Au travers de cette œuvre intitulée « Soutient », l’artiste à souhaité alerter les habitants et les pouvoirs publics sur la nécessité d’agir face à la montée du niveau des mers et des océans. Il a choisi des mains d’enfant afin de susciter une prise de conscience de la part des générations présentes et surtout de sensibiliser les générations futures sur la thématique du risque de submersion marine de Venise. Pour l’artiste, cette sculpture est un outil de sensibilisation qui doit pouvoir « parler aux gens de façon claire, simple et directe »1.

https://www.instagram.com/p/BUHT8oPFeSu/?taken-by=lorenzoquinnartist

Les autorités publiques de Venise ont déjà engagées des travaux dans le but de ralentir la montée du niveau de l’eau. L’un des plus récents est le projet MOSE – Modulo Sperimentale Elettromeccanico (Module expérimental électromécanique) débuté en 2003 et qui devrait s’achever fin 2018. Sur le principe, un ensemble de 78 digues mobiles sera posé en commençant par les trois portes d’entrée de la Lagune qui sont les principaux points d’arrivée des ondes de tempête qui causent des inondations. Le terme « mobile » désigne ici le mécanisme de mise à la verticale des digues lors des tempêtes et de leur replie (à l’horizontal) en temps normal. En 2014, le projet MOSE a connu des ralentissements liés à une vaste affaire de corruption des gestionnaires du chantier.

 

https://youtu.be/bYAysXU0r7o

La submersion de Venise est une réalité pour les vénitiens qui se trouvent dans l’obligation de s’y adapter. Ce risque fait désormais partie de leur quotidien et pourrait s’inscrire dans une forme de routine. Dans ce contexte, la démarche de Lorenzo Quinn est pertinente car elle vient perturber ce quotidien afin de maintenir voir de ranimer la conscience du risque de submersion définitive qui pèse sur la Sérénissime. Cette œuvre sensibilisera également les nombreux touristes à la problématique du réchauffement climatique et surtout de la montée des eaux à Venise. Quinn a utilisé l’art comme un outil de sensibilisation sur le risque et ce de manière tangible et accessible à tous.

En 2011, une étude française a montré que le risque d’inondation était considéré comme l’une des préoccupations les moins importantes pour les français en ce qui concerne le domaine de l’eau. Pourtant, il reste le premier risque naturel majeur sur le territoire national. Il existe bien des politiques de sensibilisation qui ont pour la plupart comme support des cartes du risque issues d’une superposition d’un aléa et des enjeux existants. La cartographie est l’outil de prédilection pour cartographier et localiser le risque. Cette démarche montre que l’art peut servir à la prévention du risque sur un territoire. Il permet également de sensibiliser directement le grand public. Seul bémol, cette œuvre sera retirée à la fin de la Biennale de Venise le 26 novembre 2017.

Sources :

http://sites.arte.tv/futuremag/fr/des-digues-geantes-pour-sauver-venise-des-eaux-futuremag

https://www.instagram.com/lorenzoquinnartist/