Gratuité des transports : à but social ? 


De plus en plus de villes détiennent un réseau de transport public gratuit constant. En effet, depuis le 1er septembre la ville de Niort a mis en pratique la gratuité des transports pour tous. Les transports de Dunkerque le seront en septembre 2018.

Les 31 réseaux de transports collectifs entièrement gratuits en France en 2016

Source : CGTPAG 2016

Plusieurs raisons sont responsables de l’apport de la gratuité dans les transports en commun.

Le plus évident des enjeux est environnemental. Affirmativement, la mise en place de la gratuité des transports vise à diminuer l’utilisation de l’automobile personnelle – qui, réduit la pollution. L’autre enjeu notable est celui de l’équité de la mobilité qui engendre une certaine problématique qui est la résolution des problèmes d’accès à l’emploi. Fréquemment, les population les moins aisées et/ou celles ayant le moins de diplômes sont celles qui sont dans les catégories socio-professionnelles les moins élevées. Par conséquent, ce sont les populations qui possèdent le moins de revenus et à celles à qui on propose la plupart du temps des emplois précaires. De même, il arrive qu’une part de ces populations soit en recherche d’emploi. Quoiqu’il advienne, les emplois sont habituellement situés au centre des agglomérations et ces populations en périphérie – lieu où les logements sont abordables.

 

Dunkerque :  » nouveau laboratoire de la gratuité des transports  » ?

Le territoire de la CUD (Communauté Urbaine de Dunkerque) est spécifique car c’est un territoire industriel en voie de transition. On considère la Dunkerque comme un « nouveau laboratoire » car l’agglomération propose un système de transport en commun gratuit le weekend depuis 2015 qui a permis de discréditer les propos des opposants de la gratuité des transports. Leurs arguments sont que la gratuité ne dévie pas la population utilisant la voiture vers les transports, donc ne réduit pas la pollution. Cela ne provoquerait qu’une hausse de la fréquentation – pas forcément celle attendue – associée à la dégradation du matériel. Selon leur point de vue, la qualité du transport en commun prévaut sur la gratuité. Surtout, la gratuité entraînerait un déclin de la rentabilité des entreprises de transport ce qui menacerait l’impôt de tous les citoyens.

Pourtant, en réalité, on constate une baisse des actes de vandalisme malgré la hausse de la fréquentation. On peut observer une redynamisation du centre-ville de Dunkerque qui était laissé en abandon. De plus, l’argument du déclin de la rentabilité est compromis. « En d’autres termes, la gratuité est rendue possible par le transfert de fonds publics prélevés sur les administrés ou sur le budget de la collectivité : elle résulte donc d’une volonté politique d’investir dans les transports en commun. Dans le cas de Dunkerque, la gratuité est techniquement et financièrement réalisable pour une agglomération de 200 000 habitants, battant en brèche l’hypothèse selon laquelle cette mesure ne serait applicable qu’aux réseaux de villes moyennes » [1].

 

Pour ma part, il s’agit d’une question de citoyenneté. Chacun devrait pouvoir se déplacer librement comme lorsqu’on se déplace à vélo, à pied, etc. « Les transports en commun pourraient également être vus comme un service public classique, gratuit, comme l’éducation » [2]. Donc la mise en place de transports gratuits feraient de nous des citoyens et non des clients. Il s’agit d’un principe d’équité, de droit à la ville, de transports pour tous, même d’accessibilité. En effet, comme dit précédemment, cela permettrait de résoudre les problèmes d’accès à l’emploi – via la hausse de la mobilité -, de redynamiser des quartiers ou communes, de réduire de la pollution.

 

Sources :

http://www.metropolitiques.eu/Dunkerque-nouveau-laboratoire-de.html
http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/07/18/a-dunkerque-laboratoire-social-du-transport-public-gratuit_5161875_3224.html
http://www.liberation.fr/france/2017/09/06/la-gratuite-des-transports-en-commun-un-modele-efficace_1594309

 


A propos de aurelie.jjl

M1 Cartographie/Analyse Spatiale, Paris 1 - Panthéon-Sorbonne M2 Géomatique appliquée aux études urbaines et aux risques, UCP (Université de Cergy-Pontoise) Apprentie géomaticienne à la Mairie de Suresnes