L’emprunt de l’art comme outil pour sensibiliser à certains risques ou à certains dangers de la vie courante n’est pas nouveau. On peut tout d’abord prendre l’exemple très connu des spots publicitaires pour la sécurité routière, par exemple, ou pour sensibiliser sur les dangers de la santé sur les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST), comme le sida. Ce sont souvent plus que des spots publicitaires, ce sont des courts-métrages de plusieurs minutes, qui veulent avoir un impact sur la population (cf. Le sourire du pompier, Rémi Bezançon, https://www.youtube.com/watch?v=6q8CrrG8vcU).
On croise souvent également des affiches publicitaires qui sont très travaillées, et qui font même polémiques parfois, pour avoir un impact sur les populations. Le débat reste ouvert sur l’efficacité de l’effet « choc » sur la société, mais, au moins, cela attise-t-il la curiosité et marque-t-il les esprits.
Pour les risques naturels, la peinture a été très présente, jouant un peu le rôle des retours d’expérience. Peindre, écrire, chanter ce que l’on a vécu, relater un traumatisme, permet de se souvenir, tout simplement. Les retours d’expérience sont de bons outils encore aujourd’hui pour sensibiliser.
Un projet original :
Tout récemment, le laboratoire Etude des Structures, des Processus d’Adaptation et des Changements de l’Espace (ESPACE), de l’Université d’Avignon a réalisé une bande dessinée, consultable gratuitement en ligne. Pour ce faire, ils ont fait appel à une association, The Ink Link, qui a fourni leur coup de crayon et leur humour pour rendre cette courte BD attrayante et accessible, avec toute la bonne vulgarisation de la part des chercheurs.
Les auteurs…
Le laboratoire ESPCE se penche sur plusieurs problématiques, avec un caractère très pluridisciplinaire : autant par les systèmes territoriaux que sont la ville, la mobilité, les réseaux, le littoral ; que l’environnement, avec les risques, l’eau, le climat, ou encore le paysage. Les problématiques traitées sont donc une passerelle entre ces deux grands thèmes, dont les systèmes de risques, concernant l’inondation.
L’association The Ink Link est une association avec des dessinateurs et auteurs engagés pour des « causes sociales, des actions de développement et des valeurs humanistes grâce aux arts visuels et en particulier la bande dessinée. » Notamment, la vulgarisation des sciences auprès du grand public est une de leur préoccupation. Ils ont déjà une bande-dessinée à leur actif concernant l’épidémiologie avec l’institut Pasteur (http://www.theinklink.org/fr/projets/bd-et-recherche-epidemiologique-un-projet-de-linstitut-pasteur-guyane). Et c’est bien là que prend tout le sens du nom de cette association : lien par l’encre. Une très jolie métaphore pour dire que l’on peut sensibiliser, discuter, faire une médiation par l’art.
La BD…
« Quoi, une inondation ? » a pour ambition de sensibiliser la population au bon comportement à avoir lors d’une inondation, que cela soit avant, au stade de la vigilance, et pendant, lors de l’alerte. Cette BD essaye également d’abattre les idées reçues sur le risque d’inondation en France, mais également prend au second degré les comportements, parfois absurdes de la part des habitants qui se retrouvent surpris face à une crue. Sans les faire culpabiliser, ou les prendre pour des idiots, les auteurs expliquent avec légèreté que le stress est à l’origine de réactions qui peuvent être incohérentes ou irraisonnées.
Conclusion
En conclusion, la sensibilisation à un risque doit être fait de multiples façons pour qu’elle soit d’autant plus efficace pour toucher un maximum de personnes, et notamment les plus vulnérables. L’image, la peinture, la littérature, la BD participent tous autant et à leur manière à rendre plus accessible les dangers quotidiens dont nous sommes vulnérables.
Fanny Di Tursi
Sources :
http://umrespace.unice.fr/spip.php?article623
http://www.theinklink.org/fr/actus/quoi-une-inondation
https://www.youtube.com/watch?v=6q8CrrG8vcU