La géolocalisation des cyclistes : un enjeu pour le réaménagement des infrastructures des villes


Le nombre d’applications s’est multiplié depuis quelques années, d’après Statista[1], et notamment celles qui ont vocation au sport[2]. Ainsi, les différents coureurs, cyclistes, nageurs, etc. peuvent comparer leurs performances entre eux, leurs trajets, pour tenter de toujours faire mieux. Ces différentes applications sont souvent connectées, des communautés se forment même et peuvent se retrouver sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, ces derniers jouent le rôle de vitrine pour ces applis, mais également de jonction pour que les sportifs entre eux discutent et partagent leurs expériences, et pourquoi pas des moments sportifs entre eux.

 

L’un des sports qui regroupe une multitude d’application est le cyclisme. Les communautés de cyclistes sont apparues rapidement sur Internet où les personnes peuvent échanger tant sur leurs performances, les endroits sympathiques où faire du vélo, mais aussi sur le matériel de vélo, les bons plans pour des pièces détachées, etc.

 

Strava, une appli mobile pour cyclistes…

Une des applications qui est très utilisée par le milieu des cyclistes est Strava. Elle récupère très peu d’informations sur l’identité du sportif (son âge et son sexe, si la personne désire communiquer sur ces information), et elle va donc se concentrer davantage sur les données qui caractérisent le parcours du cycliste, ses temps de trajets. La personne peut même ajouter ses propres segments qui correspondent en fait à un trajet qui sera chronométré automatiquement[3]. Ensuite, sur cette même portion, le temps sera alors comparé à la base de données, KOM (King Of Mountain). Cette appli fait donc tout cela en étant gratuite avec des options payantes. Mais à en croire un habitué, « la version gratuite est plus que suffisante » 1.

…mais pas seulement !

Toutefois, cette application ne se contente pas seulement de récolter des données sur les performances des cyclistes et d’en faire un classement général. Les élus de plusieurs villes ont été intéressés et intrigués par ce que sait enregistrer l’application. La géolocalisation des cyclistes en temps réel montre les voies qu’ils empruntent, leur type, où il y a des ralentissements, quelles sont les zones d’évitement et les celles privilégiées[4], à l’inverse. C’est donc principalement pour faire évoluer les infrastructures que différentes collectivités telles qu’Oslo, Helsinki, ou encore La Floride, ont adopté cette application. En effet, d’après Grégory Vermersch, le représentant en France de Strava, ne dénombrant pas moins de 140 employés, explique que « [leurs] données peuvent permettre de détecter d’éventuels problèmes ou d’assurer un suivi après l’installation d’une nouvelle infrastructure ».

 

Cet intérêt n’est pas anodin puisque, par exemple, Anne Hidalgo, maire de la ville de Paris, a pour ambition de faire évoluer la mobilité des habitants vers le vélo. Connaître alors les lieux privilégiés pour pratiquer ce sport dans cette ville, très encombrée par les voitures, cela permet alors de mettre en place une stratégie pour les voies cyclables, notamment. D’autres villes dans le monde ont déjà opté pour cette application et prendre conscience de ce qui est apparu, ce qui a changé en termes d’infrastructures.

 

Conclusion

Pour conclure, les applications mobiles qui se spécifient sur le sport et le bien-être peuvent nous paraître toutes simples au départ et n’ayant que pour unique vocation à mesurer nos diverses performances ou bien mettre plus simplement en contact les différents sportifs. Or, les élus peuvent s’intéresser à ce que permettent ces applications sur les données sous-jacentes qu’elles peuvent enregistrer. La chasse aux données libres (et donc souvent gratuites) est donc faite par les dirigeants d’entreprises mais aussi pour les élus et représentants de villes ou de collectivités dans le monde. Cela leur permet d’avoir à disposition des données fiables, faites par la communauté des citoyens proches d’eux, habitants sur leur territoire, et donc facilement utilisable pour réaliser des travaux plus simplement. Attention, il y a toutefois toujours des bémols comme la non représentativité des personnes qui utilisent ce type d’applications, d’une part, mais il faut être également attentifs à d’autres paramètres extérieurs ou individuels qui pourraient expliquer le choix de tel ou tel parcours.

Fanny Di Tursi


Sources :

[1] https://fr.statista.com/statistiques/565096/nombre-d-applications-disponibles-sur-l-app-store-d-apple-2008/

[2] https://www.statista.com/statistics/270291/popular-categories-in-the-app-store/

[3] http://www.cycloblog.fr/index.php?post/2012/06/28/Strava-l-application-pour-smartphones-des-cyclistes

[4] https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/030780303980-quand-la-geolocalisation-des-cyclistes-redessine-les-villes-2126021.php