L’exposition nucléaire en France


Aujourd’hui en France, on dénombre plus de 2 millions de personnes vivant à moins de 20 kms d’une centrale nucléaire. Ces derniers vivent donc dans une zone où s’applique des Plans de Particuliers d’Interventions (PPI); mesures en faveurs de la protection des personnes, des biens et de l’environnement.

Parmi cette population, on dénombre plus de 200 000 personnes habitants une commune située dans un périmètre de 5 kms autour des centrales. Ils seront donc en cas d’accident grave, amené à être directement évacués.

Après plusieurs incidents de niveau deux sur l’échelle internationale des événements nucléaires durant l’été, le président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) était auditionné par les députés mercredi dernier. Pour Pierre-Franck Chevet le niveau de sûreté des installations françaises est jugé comme  «globalement satisfaisant».

 

Une carte interactive des sites nucléaires

C’est dans ce contexte que le Figaro propose une carte des différents sites nucléaires français, pour laquelle différents scenarii ont été imaginés. Cette carte interactive permet de visualiser les périmètres autour des 19 centrales françaises qui seraient amenés à être évacués en cas d’accident. Elle permet également de se rendre compte des risques encourus en fonction de la commune d’habitation.

Les différentes hypothèses proposées sont:

  • 5 kms autour d’un site correspondant à une zone d’évacuation de population
  • 20 kms autour d’un site correspondant à une zone PPI
  • 60 kms autour d’un site correspondant à une zone d’évacuation pour un incident de type Fukushima
  • 80 kms autour d’un site correspondant à la recommandation d’évacuation des Etats Unis pour ses ressortissant au Japon
  • 100 kms autour d’un site correspondant à la demande d’élargissement des PPI par Greenpeace

Choix des paramètres kilométriques autour des sites

Le choix de ces paramètres de distance se fait directement dans le texte de l’article en cliquant sur une distance.

En fonction de la distance choisi, des cercles de distance se créent autour des sites. Juste au dessus de la carte, on a également une phrase en gras dénombrant les populations touchés si nous devions évacuer ces périmètres.

La recherche d’une commune en particulier est aussi possible. Ainsi, si on prend en exemple la ville de Lyon, et plus précisément le 7ème arrondissement, on voit que dans un périmètre de 100 kms autour de Lyon on a 2 sites potentiellement à risques:

  • Bugey à 34 kms à l’Est
  • Saint-Alban à 37 kms au Sud

Moteur de recherche des sites à risque autour de la commune choisie

A première vue, une zone d’évacuation de 5 kms autour d’un site présentant un accident parait dérisoire. Dans la réalité si un accident venait à avoir lieu, des mesures plus strictes seraient alors mises en place. Suivant les modélisations et calculs que fourniraient l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) un éventuel élargissement des zones a évacuer serait alors acté.

«Si l’accident s’avère important, il y a en premier lieu une mise à l’abri de la population. Ensuite, dans les 6 heures qui suivent l’événement, le préfet peut décider de l’évacuation des premières zones à risque. Mais dans les faits, le retour d’expérience de Fukushima nous montre que 80% de la population habitant à moins de 5 km de la centrale quitte d’elle-même les lieux», explique Michel Demet, conseiller du Président de l’ANCCLI (Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information). Elle ajoute ensuite «La population qui se situe dans un rayon de 20km est sensibilisée à ce risque grâce aux plans particuliers d’intervention (PPI). Ces personnes savent se comporter en fonction des consignes données. Toutefois, après ces 20 km, la sensibilisation au risque est bien moindre. C’est pour cette raison que l’ANCCLI souhaiterait que les PPI soient étendus à 80km» (extrait du Figaro du 14/11/17).

 

Les enjeux de chaque site

Exposition au danger nucléaire autour de chaque site

Scénario d’évacuation de rayon 100 kms

Ce tableau reprend les différents scénarii d’évacuation  de population en abscisse supérieur et en ordonnées les sites nucléaires.

En cliquant sur un scénario, on a un classement décroissant avec les centrales où le nombre de personne exposées est le plus important. Ainsi dans notre exemple, dans un rayon de 100 kms autour des centrales, c’est celle de Nogent qui présente le plus fort risque. En effet dans un rayon de 100 kms autour de cette centrale on retrouve une bonne partie de l’Est de l’agglomération francilienne, soit plus de 10 000 000 de personnes à potentiellement évacuer. Ce qui poserait sans aucun doute de nombreux problème logistique et d’accueil des réfugiés.

Concernant une zone d’évacuation de 5 kms, c’est la centrale de Tricastin (Drôme) qui toucherait le plus de personne, avec plus de 40 000 habitants directement touchés, et donc à évacuer directement. Au contraire, un des sites les moins générateurs de risques c’est Flamanville, puisque seul 3 000 personnes vivent dans un rayon de 5 kms autour de la centrale et à peine plus de 40 000 dans un rayon de 20 kms.

Cependant, ces rayons calculés sont purement indicatifs. Dans la réalité les émanations radioactives dépendent d’autres paramètres météorologique comme le vent par exemple.

Ainsi, depuis plusieurs années déjà, Météo France calcule pour chacune de ses stations une rose des «rose des vents». Elles permettent de connaître les vents majeurs et leurs direction à chaque station géographique précise. En fonction de ces informations et en prenant en compte les différentes probabilités, il est possible d’estimer des directions potentielles d’émanation radioactif.

«De manière générale le législateur ne prend pas en compte le relevé de vent moyen. Bien sûr, pour certaines zones, il y a des axes de vents majeurs connus mais cette donnée est trop aléatoire. Par exemple pour Fukushima, les vents majeurs auraient dû amener les rejets radioactifs vers Tokyo, heureusement, le jour de l’accident ce n’était pas le cas, les vents allaient vers l’océan», explique le directeur Général adjoint chargé de l’environnement et de la santé de l’IRSN (extrait du Figaro du 14/11/17).

Rose des vents pour la centrale de Nogent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En reprenant l’exemple de la centrale de Nogent qui représente le plus de danger pour la métropole francilienne, on voit que la probabilité de voir un « nuage radioactif » se diriger vers Paris est assez faible. En tout cas les relevés indiquent que les vents majeurs se dirigent d’ordinaire plus vers le Nord-Est. C’est ainsi Reims qui présente statistiquement le plus de risque d’être touché que Paris (pour une distance à vol d’oiseau comparable).

 

En guise de conclusion…

Deuxième plus gros parcs nucléaires du monde, mais surtout première puissance dépendante de l’énergie, la France est particulièrement exposé au risque nucléaire. De nombreux exercices sont effectués afin de se préparer en cas d’accident. Les populations comprises dans un rayon de 20 kms autour d’un site, soit sous zone PPI, sont aussi particulièrement sensibilisées au risque.

D’un point de vu financier, un accident nucléaire coûterait très cher à l’Etat. En effet, dans un rapport publié en 2013, l’IRSN estimait à 11 milliards d’euros le coût de l’évacuation et des préjudices territoriaux pour un accident jugé «grave». Pour un accident «majeur», la facture pourrait même monter à 110 milliards d’euros. Qu’on se rassure, la France bénéficie de condition climatique assez clémentes, et son expositions aux risques naturels assez faible comparé à d’autres régions du monde.

By Maxime C.

Sources:
- http://www.charentelibre.fr/2017/11/15/seriez-vous-evacue-en-cas-d-accident-nucleaire-carte-interactive-infographie,3164313.php
- http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/11/14/20002-20171114ARTFIG00018-faites-vous-partie-de-la-population-la-plus-a-risque-en-cas-d-accident-nucleaire.php