La France a été touchée par d’importantes catastrophes naturelles durant ces trois dernières années. Elle a subi les crues de la Seine en juin 2016, une forte sécheresse en 2017, l’ouragan Irma en septembre 2017 et les crues de la Seine et de la Marne en janvier 2018. Ces phénomènes nous rappellent l’exposition du territoire français et la vulnérabilité de notre société face aux risques naturels. Dans ce contexte, une évolution future de la fréquence des événements et de leurs conséquences financières doit être étudiée pour garantir la pérennité du système d’indemnisation concernant les catastrophes naturelles.
C’est dans le cadre de la COP 21 (21e Conférence des Parties) à Paris en décembre 2015, que la CCR (Caisse Centrale de Réassurance, société experte de la gestion des risques) avait effectué avec l’aide de Météo-France, une première étude sur l’impact climatique sur le coût des catastrophes naturelles en 2050, basée sur un des scénarios du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) concernant l’évolution des gaz à effet de serre.
En effet, le climat à venir représente les émissions de gaz à effet de serre et d’aérosols dues aux activités humaines. Cependant, les émissions humaines dépendent de notre consommation énergétique : climatisation, chauffage, transports, activités agricoles… Pour réaliser des projections climatiques, il faut donc émettre des hypothèses sur l’évolution de la démographie mondiale et des modes de vie à travers la planète.
Pour analyser le futur du changement climatique, les experts du GIEC ont cette fois défini a priori quatre trajectoires d’émissions et de concentrations de gaz à effet de serre, d’ozone et d’aérosols, ainsi que d’occupation des sols baptisés RCP (« Representative Concentration Pathways » ou « Profils représentatifs d’évolution de concentration »).
A quoi correspondent les RCP ?
Les quatre profils d’évolution des concentrations des gaz à effet de serre (RCP) retenus par les experts du GIEC se traduisent en termes de forçage radiatif. Le bilan radiatif représente la différence entre le rayonnement solaire reçu et le rayonnement infrarouge réémis par la planète. Sous l’effet de facteurs d’évolution du climat, comme par exemple la concentration en gaz à effet de serre, ce bilan se modifie : on parle de forçage radiatif.
Les 4 profils RCP correspondent chacun à une évolution différente de ce forçage à l’horizon 2300. Plus cette valeur est haute, plus le système terre-atmosphère gagne en énergie et se réchauffe.
CCR a souhaité estimer l’impact sur le coût des catastrophes naturelles que pourrait avoir un scénario plus pessimiste du GIEC. Toujours menée en partenariat avec Météo-France, cette nouvelle étude s’appuie sur le scénario RCP 8.5. Ce scénario suppose une poursuite de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre au rythme actuel. Selon le GIEC, ce scénario se traduirait par une hausse des températures comprise entre 1.4°C et 2.6°C en 2050 et entre 2.6°C et 4.8°C en 2100. Le niveau de la mer connaîtrait quant à lui une augmentation d’une vingtaine de centimètres à l’horizon 2050. Les résultats de cette modélisation du climat futur sont venus alimenter les modèles d’aléa (inondation, sécheresse et submersion) et de dommages de CCR.
Sources :
https://www.ccr.fr/web/ccr/-/etudeclimatique2018versionlongue
https://www.ccr.fr/l-entreprise-ccr