Le 8 octobre dernier le GIEC (Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) alertait les communautés internationales sur l’impact d’une hausse globale des températures de 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle sur les espèces animales et végétales (voir plus de détails sur l’article consacré sur Veille Carto).
En parallèle de ce constat, l’agence de presse Reuters a publié sur son site internet le 30 octobre 2018 une étude sur la modification de la température de la mer et son incidence sur la vie marine dans le monde.
Cette étude, appelée « Ocean Shock » trouve son origine par le journaliste Maurice Tamman, qui, lorsqu’il était sur un voilier dans le port de New York, remarqua des espèces de poissons dans les eaux environnantes que l’on trouve normalement plus au sud. Il a commencé ensuite un travail de recherche et a découvert que des espèces marines fuyaient des mers chaudes.
Pour examiner les températures de surface de la mer et identifier les points chauds, il a utilisé les données de l’U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration (que l’on pourrait traduire par Administration Nationale Américaine des Océans et de l’Atmosphère). Les données estimées représentent la température mensuelle moyenne pour les mers de la planète à partir de 1970.
Pour explorer les migrations de créatures marines, des données de relevé fédéral de l’U.S. North Atlantic ont été mobilisés. Celles-ci ont permis de localiser des dizaines d’espèces datant de la fin des années 1960. En complément, des données issues d’ « OceanAdapt » de l’Université Rutgers, ont été utilisées afin d’obtenir le centre géographique de l’aire de répartition de chaque espèce. Grâce à cela, il a été possible de quantifier le nombre d’espèces ayant migré vers le nord et/ou plus en profondeur.

Carte interactive en 3D de l’élévation de la température
L’étude comprend une modélisation 3D interactive de la Terre qui visualise les températures de l’océan entre 1970 à 2017. On constate que la température des océans a augmenté au fil du temps, dans de nombreuses régions du monde, et pouvant aller jusqu’à plus de 2°C.

Plan de migration des espèces marines
L’étude propose également une représentation de la migration de chaque espèce marine impacté par l’augmentation du niveau de la mer. Résultat : 71% des espèces se sont déplacées vers le nord par rapport à leur emplacement moyen au cours des 50 dernières années. 79% ont migré en profondeur. Au total, 90% des espèces se sont déplacées au nord et/ ou plus profondément.

Représentation de la migration par espèce marine
Il est également possible d’observer plus finement les déplacements de chaque espèce grâce aux relevés et d’observer ainsi la différence entre le positionnement moyen et actuel des espèces marines.
Cette recherche menée par Reuters représente une constatation supplémentaire quant à la mutation de notre climat, avec une tendance à une augmentation globalisée des températures. Il en résulte un impact certain sur l’écosystème marin entraînant une migration des espèces animales. Ce bouleversement écologique peut pérenniser et s’accentuer à l’avenir si aucune action n’est menée pour enrayer cette tendance.
Sources :
Reuters Investigate – Ocean Shock – Climate Change, 30 octobre 2018, consulté le 10 novembre 2018
https://www.reuters.com/investigates/special-report/ocean-shock-warming/#article-climate-change
Tamman Maurice, Ocean Shock: About this project, 30 octobre 2018, consulté le 10 novembre 2018
https://www.reuters.com/article/us-oceans-tide-about/ocean-shock-about-this-project-idUSKCN1N41Z6
Site d’OceanAdapt de l’Université de Rutgers, consulté le 10 novembre 2018
http://oceanadapt.rutgers.edu/