Le Géocube, le surveillant des glissements de terrain, des glaciers et des ouvrages d’art


Le laboratoire d’optoélectronique, de métrologie et d’instrumentation (Loemi) de l’IGN a développé un récepteur GPS autonome ultra-compact, ultra-précis, nommé le Géocube. Fonctionnant en réseau, le Géocube révolutionne la surveillance des glissements de terrain, des mouvements des glaciers ou des ouvrages d’art.

Le Géocube est un appareil très sensible. Il a plusieurs capteurs pouvant détecter, en temps réel et avec une précision de quelques millimètres, les moindres zones à risques.

Sa technologie est simple. Il possède une carte module GPS, une carte microcontrôleur, une carte mémoire et une carte radio. Cela permet aux Géocubes de fonctionner en réseau et donc de communiquer entre eux. Il se complète de couches capteur météo, qualité de l’air…

Premiers tests de glissements de terrain

Les premiers essaies ont été effectués en 2012 sur un glissement de terrain. Il s’agit du site de Super-Sauze, près de Barcelonnette. L’Observatoire multidisciplinaire des instabilités de versants (OMIV) surveille quatre glissements de terrain dans les Alpes : Séchilienne, la Clapière, Super-Sauze et Mas d’Avignonet. Il y a donc 18 Géocubes installés à Super-Sauze pendant 2 mois. L’OMIV envisage maintenant d’équiper les quatre sites pour une longue durée afin d’améliorer la surveillance de ces glissements de terrain.

Premiers tests de glaciers

Les premiers essais sur glaciers ont été effectués en 2013 sur le glacier d’Argentière, dans le cadre de collaborations scientifiques. Ici, 15 Géocubes, installés sur des tiges fixées dans la glace. L’université de Savoie travaille sur l’aspect glaciologie et a installé des réflecteurs, points de repère pour les images satellites radar. Les données satellitaires récupérées par l’Université de Savoie se croiseront avec les informations fournies par le Géocube. Le but est de suivre l’évolution du glacier dans le temps et en fonction des conditions climatiques.

Financement européen.

La communauté européenne s’intéresse d’avantage à des systèmes d’informations tel que Géocube. Il est vrai que l’Europe connaît de plus en plus d’inondations, de feux de forêts, de tempêtes et autres catastrophes. Elle a donc mis en place le programme SANY (Sensors Anywhere) dont l’objectif est de faciliter la mise en correspondance des données issues des myriades de capteurs de risques environnementaux. Le financement européen reçu dans le cadre du projet SANY a permis à l’équipe de Christian Thom, le chef du laboratoire, de concevoir une vingtaine de modules et de construire un des premiers prototypes.

L’IGN participe également au projet Immanent, lancé par l’Ifsttar (Institut français des services et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux). Il s’agit de fabriquer un démonstrateur de la qualité de l’air qui sera intégré ensuite dans le Géocube. Immanent signifie «Instrumentation massivement distribuée et nomade pour le transport et la ville». Le programme se découpe en deux projets :

  • Le premier a pour objectif de développer un système de monitoring permettant une évaluation fiable de la performance énergétique des bâtiments à partir de relevés in situ de données.
  • Le second vise à mettre au point un démonstrateur de la qualité de l’air extérieur.

Le temps de l’émancipation est donc venu pour le Géocube. La période de tests sur le terrain commence. Quatre des cubes estampillés IGN s’apprêtent à partir en expédition en Antarctique avec le sismologue Denis Lombardi. Équipés de sismomètres, ils vont devoir résister au froid et à l’humidité du pôle Sud. Pendant deux mois, ils seront en charge de suivre le comportement de la calotte glaciaire. S’il y survit, le Géocube aura gagné ses derniers galons avant sa mise en production.

Source : http://www.ign.fr/publications-de-l-ign/IGNfab/Docs/Geocube-extrait-IGNMAG.pdf

http://www.ign.fr/institut/sites/all/files/geocube.pdf