Pour répondre aux enjeux de la préservation de la biodiversité en France, le Ministère de la Transition écologique et solidaire a instauré au 4 juillet 2018 le Plan biodiversité divisé en 6 axes stratégiques, 24 objectifs et 90 actions pour la biodiversité visant « à renforcer l’action de la France pour la préservation de la biodiversité et à mobiliser des leviers pour la restaurer lorsqu’elle est dégradée. »
L’action 7 de ce plan prévoit de publier, tous les ans, « un état des lieux de la consommation d’espaces… à la disposition des territoires et des citoyens des données transparentes et comparables à toutes les échelles territoriales ». Ainsi, le 4 juillet 2019 (date du premier anniversaire du Plan biodiversité), un Observatoire national dédiée à l’artificialisation des sols a vu le jour en réponse à cette action
Selon la définition donnée par l’Observatoire, l’artificialisation des sols se définit communément comme « la transformation d’un sol naturel, agricole ou forestier, par des opérations d’aménagement pouvant entraîner une imperméabilisation partielle ou totale, afin de les affecter notamment à des fonctions urbaines ou de transport (habitat, activités, commerces, infrastructures, équipements publics…) ».
Le site de l’Observatoire est édité par le Cerema, dans le cadre d’un dispositif mis en place par le Cerema, l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) et l’IRSTEA (Institut National de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture) sous le pilotage des ministères de la Transition écologique et solidaire, de l’Agriculture et de l’alimentation, et de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.

Exemple de représentation cartographique disponible : Flux artificialisation 2009-2017 ; Source: artificialisation.biodiversitetousvivants.fr
L’Observatoire met donc à disposition un ensemble de représentations cartographiques, découpées à la commune, sur le flux d’artificialisation des sols entre 2009 et 2017 dans son ensemble, mais également en distinguant :
– l’artificialisation à usage d’habitat
– l’artificialisation à usage d’activité
– l’artificialisation à usage mixte
On retrouve aussi la présence de données démographiques (variation de la population, des emplois) aboutissant à des indicateurs sur l' »efficacité de la consommation d’espace ».
L’ensemble de ces données est accessible en shapefile ou en csv, découpé à l’échelle communale.
Ces cartes ont été obtenues grâce à l’analyse d’images aériennes et satellitaires croisées avec d’autres types de données. On y retrouve notamment l’OCS GE (Occupation du Sol à Grande Échelle) qui est une base de données vectorielle pour la description de l’occupation du sol de l’ensemble du territoire métropolitain et des départements et régions d’outre-mer. Elle permet ainsi de distinguer la couverture et l’usage du sol. Les mises à jour de ces données permettront alors de quantifier et qualifier les évolutions des sols dans le temps.
Les données de l’année 2018 seront prochainement ajoutées, et chaque année, de nouvelles données seront accessibles et téléchargeables. Les données sur les territoires d’Outre-Mer vont également être ajoutées.
L’objectif pour l’Observatoire est de parvenir, à termes, à produire et à mettre à jour la qualification d’occupation du sol de manière la plus automatisée possible avec l’apport de technologies nouvelles, telle que le « deep learning », basé sur l’intelligence artificielle.
Il est prévu que cet outil dans sa forme la plus élaborée soit entièrement finalisé pour 2022 afin de mesurer annuellement la consommation d’espace au sol sur l’ensemble du territoire français.
Ce dispositif se montre intéressant dans sa démarche de transparence et de partage des données mais également en tant qu’outil de suivi des objectifs fixés par le Plan biodiversité.
Sources
https://artificialisation.biodiversitetousvivants.fr
https://www.cerema.fr/fr/actualites/lancement-observatoire-national-artificialisation-sols