La submersion marine pourrait être 3 fois plus importante que prévue


Les conclusions d’une ancienne étude revues à la hausse

L’étude « New elevation data triple estimates of global vulnerability to sea-level rise and coastal flooding » (la nouvelle donnée sur l’élévation des sols triple les estimations de niveaux de vulnérabilités face à la hausse du niveau de la mer et aux inondations côtières) publiée dans la revue Nature Communications actualise une méthode de calcul des territoires potentiellement inondés en 2050 et en conclut que la surface totale concernée est finalement trois fois plus importante que prévue.

Une nouvelle méthode de calcul

En tenant compte du chiffre d’une augmentation de 2m du niveau de la mer (chiffre qui semble faire référence : « Most estimates of global mean sea-level rise this century fall below 2 m ») et en améliorant la donnée relative à la hauteur des sols, les chercheurs S. Kulp et B. Strauss ont révisé à la hausse les projections de submersion des sols à l’horizon 2050. La nouvelle étude montre que 150 millions d’individus pourraient actuellement vivre sur des terres immergées d’ici la moitié du siècle. Soit trois fois plus de personnes que les précédentes prévisions ne l’annonçaient seraient en réalité affectées par l’élévation du niveau des mers.

Selon les chercheurs, cette différence entre les conclusions de l’ancienne et de la nouvelle étude est due au biais liée à la prise de vue verticale des satellites, qui ne font pas la différence entre le niveau réel de la hauteur du sol et la hauteur des cimes d’arbres ou des bâtiments, et qui a été « neutralisé » à l’aide de l’intelligence artificielle. Le nouveau DEM (modèle numérique de terrain) CoastalDEM permettrait de réduire les erreurs du SRTM (shuttle radar topography mission) utilisé pour évaluer le niveau des sols. En effet, le SRTM augmente de quelques mètres le niveau des sols en zones de végétations denses ou dans les zones de densités urbaines (+3.7m en moyenne aux États-Unis). Ce degré d’erreur conduit à une « large sous-estimation d’exposition » des sols face aux inondations.

Différence des estimations entre le modèle SRTM et le modèle CoastalDEM

La différence des résultats très visible après la mise en carte

Le New York Times s’est fait l’écho de cette étude en publiant une série de cartes, zoomant sur certaine parties du globe les zones les plus touchées par ces estimations. Ces cartes sont simples avec quatre informations apparaissant par carte : le territoire émergé, l’océan et les mers, les zones urbaines denses et les zones potentiellement immergées en 2050 avec l’ancienne et la nouvelle projection. La juxtaposition des deux estimations sous forme cartographique permet de bien rendre compte de l’ampleur du changement des estimations qu’implique la nouvelle méthode. Comme on peut le constater, l’étendue des zones potentiellement immergées occupe une emprise bien plus vaste qu’auparavant.

Exemple de Shanghai

 

Exemple de Bangkok

 

Exemple du Vietnam

 

Sources

  1. Kulp, B. Strauss. Nature Communications (2019). Consulté le 31/10/2019.

https://www.nature.com/articles/s41467-019-12808-z

New York Times, consulté le 31/10/2019.

https://www.nytimes.com/interactive/2019/10/29/climate/coastal-cities-underwater.html