Tranquil City présente Tranquil Pavement, une app pas comme les autres


 Tranquil City, la genèse du projet

Tranquil City

Un espace urbain calme, agréable à vivre et surtout sain c’est la vision du collectif londonien Tranquil City pour sa ville. Le collectif, formé de consultants en environnement d’horizons divers et variés, cherche à appliquer le concept de tranquillité, normalement assimilé à la nature présente dans l’espace à rural, à l’espace urbain. Audacieux et surtout intéressant.

L’espace urbain, c’est plutôt un contexte dont on cherche à s’échapper quand on cherche la tranquillité en tant que citadin.  Un challenge de taille sur le plan philosophique pour ce jeune collectif financé par OrganiCity, un projet développé par la Commission Européenne qui soutient les expériences de participation citoyenne sur la thématique des smart cities. Grâce à ce financement le collectif a pu développer un projet complet découpé en deux grandes phases.

 

La première phase du projet : La collecte de données

 

La première a consisté a impliquer les citoyens de Londres dans l’exploration du concept de la tranquillité dans un contexte urbain. Tout à commencé par une campagne de  crowdsourcing débutée en 2016, pas d’argent demandé cette fois-ci, mais des photos et des vidéos. Le collectif a incité les citoyens à poster des vidéos et des images d’eux sur Instagram, sous le hashtag #tranquilcitylondon dans des lieux qu’ils définissaient comme étant paisibles, reposant dans la ville. Les membres du collectif ont ensuite corrélé ces lieux à des données sur le bruit et la pollution de l’air avec pour hypothèse que dans les lieux sélectionnés par les citoyens participant au projet, les taux de bruits et de pollution étaient moindres que dans les autres zones de la ville.

Ces données, produites par le gouvernement anglais, ont ensuite été traitées sous Qgis pour obtenir une première carte incluant les lieux soumis par les participants. Bien que très peu lisible, ce document à permis de poser les bases de la seconde phase.

 

Figure 2: First attempt at merging Tranquil City, OrganiCity and open noise and air quality data sets together

Fig. 1 La première carte combinant les données sur le bruit, la pollution et intégrant les lieux sélectionnés par le public.

 

La seconde phase : rendre intelligible et ludique les données obtenues

 

La première carte du projet TranquilCity est certes très complète en matière de données mais parfaitement incompréhensible pour l’utilisateur lambda. Rendre ces données intelligibles et exploitables pour le grand public, cela va être tout l’enjeu de la seconde phase du projet. Le collectif va prioriser les pôles de concentration de bruit et de pollution dans la ville pour créer des hotspots de ces nuisances et ainsi déterminer les coins de la ville où ces concentrations sont les plus faibles. Cela va leur permettre de créer un index de tranquillité, comprenant le bruit et la pollution, qu’ils intègreront sous la forme d’un dégradé de couleur sur leur carte.

 

Figure 3: Tranquil City ‘low pollution’ index based on conditional statement between noise, NO2 and PM2.5 parameters

Fig.2. L’index développé par Tranquil City

 

Et pour rendre aussi interactif que possible cette nouvelle carte, quoi de mieux que d’en faire une appli !

 

La Tranquil Pavement Map

 

L’appli créée par Tranquil City utilise un fond OSM associé aux données précédemment évoquées représentées par l’index de pollution développé par leurs soins. En résumé, plus un coin de la ville est vert, moins il est sujet aux nuisances sonores et à la pollution.

 

Fig.3 La Tranquil Pavement Map // Source : Tranquil Pavement

 

La carte permet aussi d’interagir avec les lieux recensés par les utilisateurs, ils sont représentés par les feuilles visibles sur la figure ci-dessus. En cliquant dessus, une photo s’affiche comprenant le @ de l’utilisateur l’ayant posté sur son compte Instagram ou Twitter et les commentaires des utilisateurs sur le lui. De plus, l’application nous propose d’accéder aux données sur la pollution dans la zone où a été prise la photo. Petit bémol cependant, les données ne sont pas communiquées en tant réel.

 

Fig. 4. Un lieu sur Tranquil Pavement // Source : Tranquil Pavement

 

 

Fig.5. Les données sur la pollution qui lui sont associées // Source : Tranquil Pavement

 

 

La Tranquil Pavement Map réussie donc son pari d’être aussi ludique que possible tout en respectant sa mission. On soulignera aussi le fait qu’elle n’utilise que des données libres d’accès et des logiciels OpenSource. On pourrait imaginer la même initiative à Paris ou dans d’autres métropoles européennes dans le futur pour peu que l’appli rencontre un certain succès auprès des londoniens, qui sait ?

 

Sources :

1. https://decryptageo.fr/envie-de-tranquillite-londres-il-y-une-application-pour-ca/

2. https://www.theccd.org/articles/tranquil-city-how-can-embracing-tranquillity-fundamentally-change-way-we-behave-and-interact-cities

3. https://organicity.eu/tranquil-city-making-data-useful-for-citizens/

4. https://tranquilpavement.com/