Ce que les grèves mettent en exergue, entre autres choses plus ou moins dramatiques, c’est combien la question de la « mobilité » est ardue dans nos grandes villes. Environ 93 % des 12,2 millions de Franciliens effectuent au moins un déplacement par jour (3,87 et en moyenne): le bon écoulement de tels flux relève du miracle quotidien. La circulation automobile sature, et quand les transports en commun s’arrêtent, la solution la plus évidente : c’est le vélo.
Circuler à vélo dans les agglomérations n’est pas sans danger
Le nombre de cyclistes urbains ne cesse d’augmenter et, une nouvelle fois, les grèves sont l’occasion de tenter la « solution vélo ».
Cependant, circuler à vélo dans les agglomérations ne se fait pas sans danger, on sait que les infrastructures s’améliorent mais font encore défaut, et que la cohabitation avec les automobilistes n’est pas au beau fixe. Mais l’aménagement du territoire et les changements des mentalités prennent du temps.
Une carte collaborative pour faciliter la démarche
Une carte, mise en ligne le 1er décembre par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) a été créée d’après la compilation : des multiples contributions au Baromètre des villes cyclables, et d’un questionnaire auquel il était possible de répondre jusqu’à samedi 30 novembre. Cette carte collaborative a permis de repérer les « points noirs » (rond-point, intersection dangereuse ou impraticable) ainsi que les « axes prioritaires » (segment de voirie : rue, allée…) dangereux ou à réaménager.
Lors de l’enquête participative menée pendant trois mois, le Baromètre des Villes Cyclables 2019 a collecté 184 484 réponses (+63 % par rapport à l’édition 2017), précisant les usages et les attentes des usagers. Chaque personne ayant répondu à l’enquête a ainsi pu signaler les lieux précis où il s’expose au danger lors de ses trajets interurbains. Si 763 villes comptent au moins 50 répondants, pas moins de 1004 communes ont fourni au moins 20 réponses, et 5418 au moins une. Toutes les villes sont concernées. Et même si 7723 Parisiens ont contribué à l’enquête, le plus fort taux de participation revient à Grenoble avec 19,2 réponses/1000 habitants. Se distinguent aussi Lille, Nantes, Lyon, Strasbourg…
Comment comprendre la carte collaborative des zones prioritaires ?
Grâce au graphisme remarquable ainsi qu’à la navigation fluide, que l’on doit à Laurent Nison et Bruno Adèle, la carte révèle des halos bleutés et des traits rouge-orangé lumineux qui montrent les difficultés rencontrés par les usagés. Sur la carte collaborative des zones prioritaires déclarées, le visiteur a la possibilité de visualiser par commune le nombre de points noirs déclarés et le nombre de tronçons prioritaires déclarés
- Points noirs : Un amas de couleurs bleu clair permettent d’observer avec précision le nombre de point noirs (1 niveau de lecture).
- Tronçons prioritaires : Une échelle de couleurs à géométrie variable allant du rouge (peu dense) au jaune (dense). (3 niveaux de lecture : rouge, orange, jaune)
La plupart des points lumineux apparaissent en ville, mais également dans toutes les autres sortes de villes: agglomérations moyennes, banlieues, cœurs de métropoles, stations touristiques, petites localités, conurbations. Les itinéraires de cyclotourisme, sont moins concernés car il s’agit d’une évaluation de la pratique quotidienne et non occasionnelle.
Il intéressera non seulement les cyclistes soucieux d’éviter les difficultés mais aussi, à l’approche des élections, les candidats aux municipales afin de travailler désormais à l’échelon local.
https://carto.parlons-velo.fr/
https://public.tableau.com/profile/fub4080#!/
https://www.fub.fr/sites/fub/files/fub/Communiques/cp_fub_cloture_barometre_03122019.pdf