À Bamako les minibus appelés SOTRAMA en référence à la « Société de Transport du Mali » sont les seuls transports en communs. Ils représentent à la fois le métro, le tram et le bus. Il est difficile de les dénombrer.
Toutefois les professionnels estiment qu’ils sont plus de 3 500 pour plus de 300 itinéraires différents.
Cependant, entre arrêts informels, circulation abusive de ces derniers, il est difficile de trouver son chemin dans la capitale malienne même pour les bamakois les plus chevronnés.
Afin de remédier à cette situation, depuis Novembre 2019, un projet de cartographie participative vise à répertorier les itinéraires de minibus pour faciliter les déplacements.
En effet, c’est une initiative lancée par Nathalie Sidibé, sous forme de projet de cartographie participative soutenu par la Banque mondiale.
Nathalie Sidibé est la fondatrice d’Osm Mali. Elle est consultante en cartographie Numérique et SIG au Mali.
Méthodologie
A Bamako, 80% de la population utilise les SOTRAMA. En effet, véritables réseaux de liaison entre les quartiers de la capitale, ces réseaux manquent très fortement d’organisation.
De ce fait, avec la coopération des syndicats de transports, le projet a démarré par une formation sur la collecte des données.
Osm Tracker a été le principal outil de collecte utilisé dans le projet. Ainsi, cette phase de formation terminée, les agents de collectes ont pris place au côté des conducteurs sur différents trajets munis de leurs smartphones avec comme objectif principal de collecter :
- La trace de chaque ligne de bus, du début à la fin, et dans les deux directions. Donc 2 fichiers différents pour chaque ligne.
- Tous les arrêts de la ligne, dans les deux directions, position de l’arrêt, nom de l’arrêt, signe de reconnaissance (abri, banc), présence d’une gare de bus.
- Ainsi que les infos sur la ligne : référence, durée du trajet, intervalle entre les passages de bus, heure de début et de fin de service.
Résultat
Une fois cette phase terminée, les données incorporées sur OpenStreetMap sont d’abord extraites pour faire des cartes physiques. Ces cartes présentent la topographie d’un réseau : emplacement des arrêts, tracé des lignes.
Ensuite, les données ont été converties en format GTFS. C’est un format informatique standardisé pour communiquer des horaires de transports en commun et les informations géographiques associées. Ce format est nécessaire pour la suite du projet notamment dans le développement d’une application permettant aux usagers d’avoir accès aux cartes et aux horaires des minibus.
Selon l’investigatrice du projet, Nathalie Sidibé, dans un interview accordée à TV 5 Monde, le but final du projet est de faciliter les déplacements des milliers de bamakois et de touristes au quotidien.
Un souhait partagé par le ministre des transports et de la mobilité urbaine qui voit en ce projet un véritable outil de régulation des embouteillages causés entre autre par des arrêts informels des minibus.
Par ailleurs, il est à souligner que depuis quelques années, grâce à l’aide des ONG et des investissements privés, les initiatives se multiplient en Afrique de l’Ouest en faveur de l’utilisations des SIG.
Ce projet OpenStreetMap Mali prouve cette avancée en géomatique dans ces régions.
De plus, il prouve surtout qu’avec des moyens rudimentaires et beaucoup de bonne volonté nous pouvons collecter des données et faire des propositions cartographiques exploitables où que l’on soit.
Sitographie :
https://wiki.openstreetmap.org/wiki/Cartographie_Du_Transport_au_Mali#Listes_des_Lignes_Existantes_de_Sotrama_.C3.A0_Bamako_.28Mise_.C3.A0_jour_en_cours.29
https://www.jeuneafrique.com/mag/857369/economie/transports-urbains-a-bamako-cartographier-pour-mieux-rouler/