Depuis quelques années, notre consommation d’objets connectés ne se résume plus à la simple utilisation de smartphone, tablette, ordinateurs, etc. puisque nos maisons (dans le sens d’automatisation de tâches) peuvent être connectées à Internet via Google Home, Apple ou Amazon Echo. Ce n’est donc pas réellement une surprise si désormais des Roomba (aspirateurs-robots) peuvent collecter et stocker des données.
Le Roomba 980 fait suite à une longue liste de robot-aspirateur ménagers qui existent depuis le début des années 2000. En 2015, la compagnie iRobot sort un nouveau modèle : le Roomba 980. À la différence des autres, celui-ci contient une fonction en plus : il est capable de cartographier la maison dans laquelle il se trouve. Ce modèle est le premier d’une série capable de collecter des données pendant qu’il travaille.
Le Roomba a été construit avec une caméra intégrée. Avec celle-ci, il filme la maison et cartographie l’espace dans lequel il se trouve au fur et à mesure qu’il aspire. Mais ce n’est pas tout : ce Roomba est le premier à pouvoir se connecter à internet via wifi. Une application a été développée au moment de la création du Roomba qui permet à l’utilisateur de contrôler le Roomba à distance (même si l’utilisateur n’est pas chez lui).
Roomba i7, une robot aspirateur qui est dans la lignée du Roomba 980
Lorsque l’utilisateur ne commande pas manuellement le robot, celui-ci cartographie la maison pour ensuite se repérer. Pour créer cette cartographie de l’espace, le Roomba utilise des lasers. La carte produite ne peut réellement être extraite du robot mais en revanche, il est possible de voir la manière dont le Roomba dessine son environnement en temps réel.
Source : https://www.youtube.com/watch?v=I_zBB6_os-4
D’après les concepteurs, le Roomba efface la carte et la vidéo qu’il a produite 1h30 après avoir terminé de nettoyer. Ils affirment également que les données récupérées par le robot ne sont pas transmises sur le cloud ou autre part.
Cependant, de nouveaux modèles sont sortis depuis 2015 et avec eux de nouvelles fonctionnalités dont la possibilité au Roomba de se connecter à Google Home, Apple ou encore Amazon Eco. Aujourd’hui, les données et les cartes produites par les Roomba ne sont pas effacées comme en 2015, mais si les utilisateurs choisissent : garder en mémoire dans le cloud pour faciliter le travail du robot.
C’est ici que la question de la protection des données se pose. Avec une caméra (à faible résolution) intégrée et la création d’une carte de notre maison est-il possible par exemple que le robot reconnaisse une marque de jouet laisser par terre et que l’on voit plus tard apparaître dans les publicités cette même marque ? Les données recueillies et placées dans le cloud sont-elles protégées en cas de brèche ? Les données sont-elles vendues à un tiers ? Qui peut avoir accès à ces données ?
La marque se veut rassurante sur le fait que le robot ne peut pas reconnaître les objets qu’il rencontre : il marque simplement sur la carte la présence d’un obstacle. Un représentant des communications de la marque assure que les données stockées dans le cloud sont cryptées (avec des clés de chiffrement faisant l’objet d’une rotation régulière afin de réduire le risque que les données soient compromises), que la compagnie a fait en sorte que les critères de la GDPR soient remplis. En ce qui concerne le partage des données collectées par le robot, la compagnie assure ne pas vendre les données et que seul le propriétaire du robot peut décider de partager (paramètre dans l’application iRobot Home App).
Ces informations se veulent rassurantes mais il faut toujours faire attention aux paramètres et aux accords que nous donnons sur l’utilisation de nos données.
Sources :
https://futurism.com/the-byte/roomba-i7-maps-house
https://www.nytimes.com/2017/07/25/technology/roomba-irobot-data-privacy.html