“Par la place qui est désormais la sienne dans la quasi-totalité des sociétés humaines, par la nature des enjeux qui lui sont associés (éthiques, sanitaires, financiers, diplomatiques, technologiques, voire anthropologiques…), par la multiplicité mais aussi la diversité et la puissance des institutions qui en assurent l’organisation du niveau local à l’échelle mondiale, le sport est une forme de fait social global.”
Le 28 Février 2020, le groupe BPCE -organe central entre la Banque populaire et la Caisse d’épargne, publie une étude sur le sport en France. Cette publication reposant sur une analyse économique, statistique et comportementale soulève les inégalités concernant à la fois l’offre de pratique et de présence de professionnels. L’étude s’appuie sur une enquête menée auprès de 500 entreprises et 300 associations. Notons que la filière du sport est mal connue et très hétérogène, se divisant principalement entre les 360 000 associations, souvent petites et les 112.000 entreprises du sport principalement de grandes industries. Ainsi, il s’agit de montrer les disparités, les spécificités locales, les acteurs et les enjeux économiques indispensables à cette filière.
Quels acteurs ?
Deux acteurs sont mis en avant dans cette étude. Les entreprises du sport représentant 2% du chiffre d’affaire des activités marchandes et 2.2% des effectifs salariés en France (Banque des territoires,2020). Ces entreprises regroupent à la fois de gros acteurs telles que les salles de sport, mais aussi des TPE proposant des cours ou la location d’articles.
Le second acteur, a trait aux associations notamment en zones rurales regroupant en France 364.000 bénévoles en quasi-temps-pleins. « Dans les zones urbaines en revanche, pointe l’étude, la population a basculé plus vite vers une vision plus individuelle et autonome de la pratique s’appuyant sur une offre de service privée. »
Les associations
Les structures associatives sont très hétérogènes, cependant, l’étude met en avant trois catégories différentes “représentatives du mouvement associatif sportif”. Elle distingue les associations sportives dont beaucoup comptent moins de 50 adhérents, des associations actives et intégrées, présentes dans la base Siren du ministère des Sports et les associations employeuses disposant de salariés.
Les entreprises
Elles sont présentes soit en complément des pouvoirs publics ou des associations soit comme acteur unique en place. Celles-ci peuvent gérer la gestion des installations, l’organisation de cours de sport mais aussi la fabrication de matériel et la communication ou la vente d’article. L’étude, propose quatre types d’entreprises caractérisés selon leur proximité avec la filière sport. Les entreprises répertoriées dont la quasi-totalité de leur activité économique est dédiée au sport et déclarées comme telles à l’URSSAF, les entreprises affiliées qui ne sont pas déclarée comme entreprises “du sport” mais dont leurs principale activités est associée au sport (médias sportifs par exemple), les entreprises pluriactives dont une faible part de l’activité est liée au sport et “le halo autour du sport” contenant des entreprises dont une part marginale de l’activité est liée au sport.
Quelles pratiques sportives dans les territoires ?
Les disparités liées à des facteurs démographiques, socio-économiques ou géographiques sont bien visibles sur le territoire.
En effet, nous observons dix-neuf départements du nord délaissés ne bénéficiant pas d’investissements publics suffisants ce qui ne permet pas de mettre en place des aménagements, ni d’une demande importante, ce qui n’incite pas l’implantation d’entreprises privées. A contrario, dix départements sont considérés comme très accessibles en termes de sport. Ces départements du sud de la France disposent d’atouts géographiques et d’une économie dynamique permettant de combiner associations et offres privée. De plus, certains départements sont principalement servis par une offre privées du fait du tissu urbain important ou au contraire, d’autres sont plus “associatifs” et le sport s’appuie sur les clubs et les pouvoirs publics pour se développer.
L’implantation des entreprises selon les atouts territoriaux
Plusieurs facteurs régissent la logique d’implantation des entreprises sur le territoire : démographique tel que le vieillissement de la population, géographique, économique c’est-à-dire selon la proximité avec une métropole ou socio-culturel.
Ainsi, l’étude met en avant six profils de territoires :
- les économies intégrées autour des sports de montagne
- les espaces ruraux capitalisant sur le tourisme sportif
- le littoral dynamisé par le nautisme et le tourisme sportif
- les centres économiques et décisionnels où se trouvent un grand nombre de sièges sociaux
- les départements où les entreprises du sport ne ressortent pas tellement.
En conclusion de cette étude, le BPCE relève 6 points à retenir : “la transformation de la place du sport dans la société”, “une véritable filière spécialisée dans le sport s’est développée et a pris son autonomie”, “360 000 associations sportives”,”le nombre d’entreprise a peu ou prou doublé en une décennie”, “animée par un dynamisme fort, cette filière n’en est pas moins très hétérogène”, “en matière de pratique sportive, les clivages territoriaux sont très sensibles”.
Sources :
https://newsroom.groupebpce.fr/actualites/la-filiere-sport-prend-ses-marques-le-groupe-bpce-publie-sa-premiere-etude-sur-leconomie-du-sport-en-france-0046-7b707.html
https://newsroom.groupebpce.fr/assets/bpce-lobservatoire-economie-du-sport-etude-complete-pdf-e01f-7b707.html?lang=fr