Cartographie 3D des mouvements de méthane dans l’atmosphère par la NASA


Une grande partie de la communauté scientifique s’accorde sur la question du changement climatique et l’impact des activités anthropiques sur l’augmentation des températures. Le méthane fait partis des nombreux gaz à effet de serre qui composent notre atmosphère. Pour rappel : un gaz à effet de serre est un gaz présent dans l’atmosphère terrestre interceptant les rayons infrarouges émis par la surface terrestre ce qui a pour conséquence le réchauffement de l’atmosphère.

Le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) sont deux gaz à effet de serre ayant un fort impact sur le réchauffement climatique. Selon les rapports du GIEC, entre 20 et 30% de l’augmentation des températures enregistrées à ce jour serait dû au méthane. En effet, le méthane reste moins longtemps dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone (environ une douzaine d’années pour le méthane contre une centaine d’années pour le dioxyde de carbone) mais son potentiel de réchauffement global est de 25 plus important que le CO2. De plus, les sources du méthane sont nombreuses : combustibles fossiles, océans, zones humides, agriculture, élevage etc.

Ainsi, la NASA a créée une carte 3D dynamique afin de comprendre comment et où se déplace le méthane. Les données utilisées proviennent d’inventaires d’émissions communiquées par différents pays (incluant les combustibles fossiles, l’agriculture, la combustion de la biomasse, les biocarburants,) ainsi que des campagnes de terrains (comme l’expérience sur la vulnérabilité de la forêt boréale arctique), des simulations de milieux humides et des observations satellites de l’Agence spatiale japonaise (programme GOSAT : Greenhouse Gases Observing Satellite) et du satellite Sentinel 5P de l’Agence spatiale européenne qui permet de surveiller la troposphère (programme TROPOMI : Tropospheric Monitoring Instrument).

 

Ces données ont ensuite été incorporées dans un modèle informatique capable à la fois  d’estimer les émissions de méthane à partir de processus connus sur la surface terrestre (notamment les zones humides) et de modéliser la chimie atmosphérique qui décompose le méthane et éliminer l’air. Enfin un modèle météorologique a été utilisé afin de connaître les déplacements et le comportement du méthane au cours de son séjour dans l’atmosphère.

Extrait de la vidéo de la carte 3D mise en ligne par la NASA le 23 mars 2020.

Source : https://svs.gsfc.nasa.gov/4789

 

Il ressort de cette cartographie dynamique plusieurs espaces :

  • Le bassin amazonien traversé par le fleuve Amazon, ses affluents ainsi que les zones humides présentes sont inondées de manière saisonnière. L’environnement ainsi créé est pauvre en oxygène et donc une des sources importantes du méthane. Il est estimé que 60% des émissions de méthane proviennent des tropiques.
  • En Europe, la présence de méthane est moindre et les sources de méthanes sont influencées par les activités anthropiques notamment dans le secteur énergétique avec l’exportation et le transport de pétrole, gaz et charbon.
  • En Inde, les deux principales sources de méthane sont la culture du riz et l’élevage.
  • La Chine connaît une forte demande de pétrole, de gaz et de charbon à des fins industrielles et de productions agricoles ce qui mobilisent des sources sous-jacentes de méthane.
  • En Arctique, plus de 70% des émissions sont d’origines naturelles. Cependant, une inquiétude demeure pour les chercheurs car le réchauffement des sols pourrait libérer de grandes quantités de méthane stockées dans les glaces.

 

 

Sources :

https://svs.gsfc.nasa.gov/4789

https://climate.nasa.gov/news/2961/new-3d-view-of-methane-tracks-sources-and-movement-around-the-globe/

https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/gaz-effet-serre-nasa-traque-emissions-methane-puissant-gaz-effet-serre-80260/