Les données de déplacements pour faire face à l’épidémie Covid-19


Depuis maintenant plus de 3 mois, une épidémie touche la plupart des pays du monde. La France vit depuis le 16 mars 2020, une période de confinement de ses citoyens. Ce confinements se traduit par des sorties restreintes en dehors de chez soi. Les sorties dans le cadre du travail s’il est indispensable, celles pour sortir nos animaux de compagnie, ou encore celles pour se déplacer vers des établissements de santé sont autorisées. Pour faire face à cette épidémie de Covid-19, les entreprises comme Google et Facebook partage depuis quelques semaines maintenant des données et lien avec les déplacements des individus. Ces données sont basées sur les données de géolocalisation des smartphones des individus.

Ces données sont anonymisées et agrégées et ne sont récupérées que via l’historique des positions du compte Google. En d’autres termes, ces données sur les positions des individus à un instant précis dans chaque pays du globe peuvent être supprimées par l’individu.  » « Pour protéger la vie privée des personnes, aucune information personnellement identifiable, comme l’emplacement, les contacts ou les mouvements d’une personne, n’est mise à disposition », écrit Google. Pour empêcher toute tentative d’identification d’une personne au sein de l’ensemble de données, l’entreprise a mis en œuvre une technique statistique appelée « confidentialité différentielle », qui ajoute du « bruit » dans les données brutes tout en conservant des statistiques proches de la réalité. » (France Info, 3 avril 2020).

En analysant ces données et en les présentant dans son rapport COVID-19 Community Mobility Report du 29 Mars 2020, Google indique qu’en France, il y a une baisse de fréquentation des lieux de divertissements comme les cinémas, les restaurants ou encore les centres commerciaux de 88%, que les gares sont moins fréquentées avec une baisse de 87%, tout comme les parcs et jardins avec une baisse de 82% de leur fréquentation. Pareil en ce qui concerne le secteur des emplois avec une baisse de 52% de la fréquentation des lieux de travail. Il faudrait comparé cette donnée avec celle du pourcentage d’individus actifs en télétravail par jour pour avoir une réelle comparaison. Ce qui est aussi étonnant, c’est que les pharmacies, les supermarchés et les marchés alimentaires enregistrent une baisse de fréquentation de 72% alors que nous avons pu voir au moins de mars des regroupements d’individus devant les supermarchés. En analysant la courbe, on s’aperçoit qu’il y a eu un pic à +40% vers la mi-mars et qu’après, les données de fréquentation ont drastiquement chutées (peu être à cause du nombre limité d’individus autorisés à entrer dans les supermarchés et la suppression des marchés d’une grande partie des marchés et halles alimentaires). On peut supposé que maintenant, un seul individu se déplace pour faire les courses pour leur famille et que ceux-ci font des courses bien plus importantes en terme d’articles achetés.

Graphique de la fréquentation arrêté au 29 mars 2020 dans les lieux de divertissement, les supermarchés, les pharmacies et les parcs et jardins (Google, 29 mars 2020)

Graphique de la fréquentation arrêté au 29 mars 2020 dans les lieux de travail et les gares (Google, 29 mars 2020)

A contrario de ces dynamiques, celle de la fréquentation des lieux de résidences qui lui augmente de 18%. On observe donc que le confinement est plutôt respecté par l’ensemble de la population en France. Ce confinement est tout de même problématique pour les entreprises qui sont à l’arrêts et qui par conséquent, perdent de l’argent. On peut supposer qu’à la réouverture des lieux de divertissement, nous pourrons observer une augmentation de la fréquentation de ces espaces ainsi q’une diminution de la fréquentation des lieux de résidences des individus.

Graphique de la fréquentation arrêté au 29 mars 2020 dans les lieux de résidence (Google, 29 mars 2020)

En ce qui concerne les régions, « ll n’y a pas de «mauvais élèves» dans les régions. Les chiffres publiés par Google pour les treize régions métropolitaines sont assez homogènes. Avec quelques écarts. La Corse et l’Ile de France sont les deux régions dans lesquelles le taux de fréquentation des lieux de résidence a le plus augmenté sur la période en hausse respectivement de 21% et 20%, contre 18% pour la moyenne nationale. La Corse, l’Ile de France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les trois régions dans lesquelles le taux de fréquentation des magasins d’alimentation et pharmacie a le moins chuté, en recul de 67 à 69%, quand le repli est de 75% en Centre Val de Loire, voire 76% en Bretagne. » (Bembaron, 6 avril 2020).

Enfin, si nous comparons certains pays entre eux, nous nous rendons compte que les Italiens respectent mieux les règles de confinement qui leurs sont imposées que les Allemands. Mais il faut prêter attention au fait que les règles de confinement sont inégales entre les pays et donc que par conséquent, ces données peuvent être erronées.

 

Bibliographie :

_ Bembaron, 6 avril 2020, Ce que les données de Google nous apprennent sur le confinement, Le Figaro, en ligne :

https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/ce-que-les-donnees-de-google-nous-apprennent-sur-le-confinement-20200406

_ France Info, 3 avril 2020, Coronavirus : Google mesure les chutes de fréquentation des lieux publics liées au confinement, grâce aux données de géolocalisation, en ligne :

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-google-mesure-les-chutes-de-frequentation-liees-au-confinement-grace-aux-donnees-de-geolocalisation_3897709.html

 

_ Google, 29 mars 2020, COVID-19 Community Mobility Report, en ligne :

https://www.gstatic.com/covid19/mobility/2020-03-29_FR_Mobility_Report_en.pdf