La course à la cartographie des fonds marins


Un projet visant à cartographier les fonds marins d’ici 2030 pourrait aider les pays à se préparer face aux tsunamis, à protéger la vie sous-marine et contrôler les minages illégaux.

Défi particulièrement ardu puisqu’une partie conséquente des océans en plus d’être non cartographié et non connu. Il a débuté en 2017 lors de la conférence sur les océans des nations unies à New York City. A cette date seul 6% des espaces sous-marins étaient cartographiés très précisément. Au 21 juin 2020, le projet, nommé Nippon Foundation-Gebco Seabed 2030 Project, aurait représenté un cinquième des fonds marins.

Depuis 2015 et la publication du « First Wold Ocean Assessment » par le programme environnemental des nations unies, la cartographie de l’océan est devenue une priorité afin de mieux comprendre son fonctionnement. L’OCDE indique en 2016 que 31 millions de personnes ont un emploi lié à l’océan et que ceux-ci génèrent 1.5 trilliards de dollars chaque année.

Il semble donc impératif de permettre la visualisation précise de cet espace afin de protéger l’environnement et l’économie associés.

Toutefois il est encore difficile de les cartographier avec les techniques modernes, puisque les lasers très souvent utilisés ne fonctionnent pas sous l’eau et que les photographies précises sont impossibles à réaliser à petite échelle.

La solution est l’utilisation des ondes sonores qui circulent aisément sous l’eau. On le connait sous le nom de sonar, qui est présent chez de nombreux animaux marins. Elle permet de produire un modèle 3D des fonds marins détaillés.

Modèle 3D du sol marin australien (Reuters, 2020)

Seuls quelques pays participent à cette mission, principalement ce pour qui une représentation précise peut être utile. Comme le Japon, par exemple, qui investit près de 2 millions de dollars tous les ans dans le projet. Ce qui lui permettrait une meilleure gestion des pêches, une meilleure préparation au tsunami et typhons, ainsi qu’une clarification des limites territoriales dans la mer de Chine.

Au total ce sont six pays qui se partagent la production de cette carte : Japon, Nouvelle-Zélande, Allemagne, Suède, Royaume-Uni et les États-Unis.

Néanmoins il existe des contestataires à ce projet qui lui reproche d’ajouter du bruit dans l’espace océanique, nuisible aux espèces y vivant. Une des solutions serait d’implémenter aux bateaux circulant déjà les systèmes de sonar utilisées pour le projet, et ainsi réduire les nuisances sonores émises.

La carte des fonds marins est disponible gratuitement et pour tous à cette adresse : https://www.gebco.net/data_and_products/gridded_bathymetry_data/

Un jour peut-être que l’Homme en saura davantage sur son sol océanique que sur la surface de la Lune.

Source : Trethewey Laura, « Earth’s final frontier : the global race to map the entire ocean floor », TheGuardian, 30/06/2020, disponible : https://www.theguardian.com/environment/2020/jun/30/earths-final-frontier-the-global-race-to-map-the-entire-ocean-floor