Le mouvement Black Lives Matter occupe une place importante dans les manifestations et émeutes de ces derniers mois aux Etats-Unis à la suite de la mort de George Floyd. De nombreuses personnes sont descendues dans les rues à travers le monde pour manifester contre le racisme systémique envers les personnes Noires. Ces masses de personnes sont autant de votants potentiels pour les groupes politiques : les données de localisations deviennent alors une richesse dans la course électorale.
Des données de géolocalisation collectées pour des publicités ultra-ciblées
Le pratique est cependant répandu en marketing. Il s’agit de cibler un public précis pour lui proposer des contenus publicitaires qui lui ressemble en fonction de nombreux paramètres (données de localisation, historique de navigation, préférences, etc.). A terme l’objectif est de pousser le consommateur à l’achat.
Ici, l’objectif n’est pas de pousser à l’achat mais bien d’élire un candidat. En géomarketing, le géorepérage (ou geofencing), permet ainsi d’envoyer des messages politiques ciblés vers les téléphones présents dans une zone à un moment précis. La société The Collective, dirigée par Quentin James, cherche à trouver un public de potentiels votants. Le but de cette société est de faire élire des personnes Afro-Américaines. L’entreprise utilise les données de géolocalisation pour envoyer des publicités et des messages au public qui se trouvait aux lieux et dates des manifestations Black Lives Matter. La société affirme ainsi vouloir toucher un public Noir. Il affirmait ainsi auprès du Wall Street Journal :
« Nous voulons nous assurer que nous utilisons toutes les options de notre boîte à outils pour atteindre les bonnes personnes. »
Un écho à Cambridge Analytica
Cette pratique est largement répandue dans les campagnes électorales des Etats-Unis. L’accès et la collecte de données est plus que jamais un enjeu majeur de nos sociétés connectées. L’affaire dérange toutefois car les personnes ciblées ne savaient pas forcément qu’elles étaient pistées.
Le sujet est délicat aux Etats-Unis depuis le scandale de Cambridge Analytica. C’est en 2018 que l’affaire a fait grand bruit en révélant qu’une société collectait les données privées d’utilisateurs sans leurs accords pour les revendre et produire des publicités ciblées sur Facebook. Si le geofencing est discutable sur le plan éthique moral, il demeure particulièrement efficace dans le jeu politique Etats-Unien.
Sources :