Les médias sont aujourd’hui, un vecteur très important de l’information. Pour expliciter divers sujets, ils font souvent appel, si ce n’est à un graphique, à un outil cartographique. Mais des erreurs sont très vite arrivées. Ou pire encore, des informations mensongères volontaires, que l’on nomme les fake news. Et les cartes ne sont pas en reste dans tout ça.
L’exploitation massive des cartes
La carte est un excellent outil, permettant de faire passer un message, via un visuel satisfaisant. De ce fait, la carte doit être, comme l’information générale d’un média, la plus objective possible. C’est donc une ressource communément utilisée pour faire circuler une ou plusieurs idées, sur un sujet traité. De nombreuses cartes sont alors créées pour répondre à ce besoin. Mais celles-ci ne sont pas nécessairement conçues par des cartographes. L’accessibilité des données et des logiciels en open source permettent aujourd’hui à n’importe qui de pouvoir produire sa propre carte. Ainsi, si l’illustration des propos par le biais d’une carte est plus compréhensible visuellement, elle s’expose à de potentielles erreurs. Allant de petits détails, en passant par un détournement du propos initial voire des informations trompeuses.
La manipulation des cartes
Il existe divers erreurs potentielles, pouvant conduire à une mauvaise interprétation d’une carte. Celles-ci sont davantage liées à un souci de sémiologie graphique, qui pointe alors, soit un manque de compétence, soit une volonté de tromper. Plus précisément, il est possible de citer des cas de mélange entre représentation en aplat de couleur et cercles proportionnels. Des problèmes en lien avec la discrétisation. Également, l’application de mauvaises couleurs ou dégradés, voire un manque de fiabilité des données initiales. Entre autres, tout ceci peut influencer, de façon volontaire ou non, l’interprétation du message transmis. Pouvant alors apporter un point de vue, servant les propres intérêts du concepteur de la carte.
Sources : Direction générale des collectivités locales (DGCL) – Réalisation : ANCT pôles prospective, veille et innovation & appui et diagnostics territoriaux, service cartographie – avril 2020
Concrètement, voici ce que cela peut donner. La carte ci-dessus, représente l’évolution de la part de dotation du DGF en France, dans les collectivités locales entre 2019 et 2020. Au premier coup d’œil, on pourrait être amené à penser que cette évolution semble globalement positive. Or, le choix d’une couleur chaude pour représenter une classe intermédiaire fausse l’interprétation. Cette même classe qui ne fait d’ailleurs pas de sens dans ce choix de discrétisation. Chevauchant à la fois une valeur positive, comme négative. Ces choix de réalisation, intentionnels ou non, peuvent donc induire le public en erreur. En effet, elle masque la baisse des dotations du DGF, en y faisant croire le contraire.
Pour conclure
Il me paraît donc absolument nécessaire de conserver un esprit critique, quelque soit la donnée observée et le support en question. L’accessibilité des cartes étant à la fois un atout comme un défaut. Il peut être primordial de vérifier la fiabilité des sources de données et l’adéquation entre le message véhiculé à travers la carte et de l’article, afin de ne pas tomber dans un propos mensonger.
Sources :