Le fleuve Saint-Laurent se situe au nord-est de l’Amérique du Nord. D’une longueur de 1 197 km, ce fleuve, autrefois appelé Hochelaga « chemin qui marche » par les populations amérindiennes de la région, fait partie d’un des huit projets de recherche intersectoriels du programme de recherche Odyssée Saint-Laurent du Réseau Québec Maritime. Ce projet s’étale sur deux années avec un budget s’élevant à environ 200 000 dollars canadien (130 000 euros).
Bassin versant Saint-Laurent-Grands-Lacs
L’ objectif du projet est de cartographier les zones côtières du fleuve afin d’assurer une meilleure gestion de ces milieux. Cependant, l’importance des 1 600 000km² que représente la superficie du bassin versant rend la collecte et l’analyse de données sur la zone complexe. C’est dans ce contexte qu’a émergé l’idée d’en faire un projet participatif. Quatre comités de zones d’interventions prioritaires (ZIP) de l’Est du Québec contribuent à ce projet (le Comité ZIP de l’Estuaire basé à Rimouski, le Comité ZIP de la Rive Nord à Baie-Comeau, le Comité ZIP Côte-Nord du Golfe à Sept-Îles, ainsi que le Comité ZIP Saguenay-Charlevoix à Baie-Saint-Paul et Chicoutimi). Pour rappel, ces comités ZIP du fleuve Saint-Laurent sont des organismes régionaux regroupant les principaux usagers du fleuve afin de résoudre les problématiques à échelle locale qui impactent les écosystèmes fluviaux et leurs usages.
L’acquisition des données nécessaires à l’élaboration de la cartographie concerne des éléments de diverses natures : biophysiques (pour l’érosion côtière par exemple) ou encore culturel. Cependant, la pandémie actuelle a quelque peu ralenti le projet du fait de l’annulation des assemblées citoyennes. D’autres moyens de concertations sont envisagés tel que des meetings en ligne. Gabriel Joyal, chercheur au Centre de géomatique du Québec impliqué dans le projet, affirme que l’objectif de la carte est de pouvoir l’utiliser « comme moyen de communication, que la carte soit un lieu d’échanges sur les réalités, les enjeux, les perceptions ». Le caractère participatif du projet relève d’une démarche permettant d’intégrer les communautés et les citoyens afin qu’ils expriment leurs visions et leurs enjeux sur ces territoires. Avoir une pluralité d’acteurs participant au projet permet d’enrichir les échanges et les points de vue sur le projet mais également d’acquérir un nombre plus important et diversifié de données.
Même si de nombreuses données existent en opendata (ex : le portail du gouvernement canadien ou les données du ministère de l’environnement et du changement climatique Canada), certains éléments tels que l’accès à des photographies aériennes ou à certaines données représentent des coûts important. La participation des communautés et citoyens à l’enrichissement des bases de données est une alternative complémentaire à moindre frais tout en leur permettant d’avoir une voix dans la gestion de leur espace. Leur implication permettrait d’enrichir les discussions sur l’espace vécu et perçu que représentent ces milieux côtiers afin d’identifier et localiser les possibles problématiques quotidiennes (accès difficiles, zones délaissées etc.) et de débattre collectivement du futur de ces milieux.
Ce projet souhaite également mettre en place des outils géomatiques de faibles coûts dans un double objectif : faciliter le travail dans le cadre du projet et permettre une meilleure gestion de ces milieux à long terme.
Rendez-vous dans deux ans pour voir les évolutions et les résultats de ce projet !
Sources :
https://www.uqar.ca/nouvelles/uqar-info/3310-le-programme-de-recherche-odyssee-saint-laurent-soutiendra-une-troisieme-vague-de-projets-scientifiques
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1709868/comites-zip-odyssee-saint-laurent-gabriel-joyal
https://cihofm.com/nouvelles/Le-comite-ZIP-Saguenay-Charlevoix-participera-a-mettre-le-Quebec-maritime-sur-la-carte-2020-06-09-05-00