Le cell-broadcast : point sur un système d’alerte par géolocalisation


Dans la gestion d’une crise, l’alerte à la population relève d’un enjeu majeur. La diffusion d’une information juste, compréhensible, aux personnes en danger permet bien souvent de sauver des vies. En France, le Réseau National d’Alerte (sirènes sonores) est considéré comme vieillissant et/ou incompréhensible (chaque temps de fréquence correspond à un danger). Les applications quant à elles sont trop peu téléchargées (STOP-COVID) pour être efficaces. C’est pourquoi le cell-broadcast devient une option de plus en plus envisagée.

 

Le cell-broadcast : qu’est-ce que c’est ?

Le cell-broadcast ou « diffusion cellulaire » est loin d’être une technologie récente. Datant de 1997, le cell-broadcast permet d’envoyer des alertes par SMS via un réseau de téléphonie mobile. En termes de gestion de crise, cette méthode permet de cibler tous les téléphones portables, radio, télé (et non juste les smartphones) présents dans une même zone géographique : personnes âgées, touristes étrangers, ruraux non-couverts par le réseau internet, personne n’est oublié. L’alerte peut aussi prendre la forme d’un message sonore passant outre le mode silencieux.

Un système qui répond à plusieurs attentes

Le cell-broadcast répond aux principaux problèmes révélés par les dernières crises. L’alerte est immédiate et transmise à la population en danger. D’une échelle nationale à celle d’un village, l’alerte peut être calibrée précisément. Ce système d’alerte détient un autre avantage : il circule à travers ses propres canaux. Ainsi il est opérationnel même lorsque les réseaux sont saturés.

Par rapport à la protection des données et la non-identification des individus, Gaël Musquet (hacker sensible aux questions d’anticipation, de prévision et de prévention des catastrophes naturelles) déclarait :

« La seule information dont a besoin l’opérateur, c’est un polygone, soit une zone dans laquelle l’envoi d’un message est souhaité »

Il n’est pas question ici de remonter l’historique de géo-localistation ou celui des contacts mais bien de cibler les potentielles victimes d’une catastrophe.

Un système efficace qui tarde à se développer en France

Mais si le cell-broadcast est si avantageux, pourquoi n’est-il pas déjà développé en France ? Le budget est bien-sûr un argument car Gérald Darmanin chiffrait le déploiement du cell-broadcast à plus de cinquante millions d’euros. Mais les crises de Lubrizol et le fiasco de certaines applications (Stop-Covid, SAIP) se révèlent être de bons arguments en faveur du cell-broadcast. L’heure n’est plus d’aller vers la facilitée en développant une application sans avoir les infrastructures nécessaires à son fonctionnement. La France est en phase de se mettre au niveaux de plusieurs pays dans le développement de cette technologie, comme le montre cette carte :

 

Le cell-broadcast devrait être développé entre 2021 et 2022. La France est notamment pressée  par une directive européenne de 2018 qui oblige les États à mettre en œuvre la diffusion cellulaire d’ici à 2022.

Sources :

FranceTVinfo

LesNumériques

Dailygeekshow