Pour rappel, BIM est un terme provenant de l’anglais Building Information Modeling, qui se traduit par Modélisation des Informations (ou données) du Bâtiment. Bâtiment est ici la traduction française, mais le terme anglais englobe plus largement les infrastructures et le processus de construction. Le BIM est avant tout une méthode, un processus qui permet à tous les acteurs d’un projet concernant un bâtiment ou une infrastructure de collaborer autour d’une maquette 3D unique, bien souvent à l’échelle d’une structure spécifique.
Qu’est ce que la convergence BIM/SIG ?
Le BIM se superpose de plus en plus aux interfaces SIG : on parle alors de convergence SIG/BIM. Pour rappel, un SIG (Système d’Information Géographique) est un logiciel qui permet d’acquérir, d’organiser, traiter, analyser et restituer des données géographiques à diverses échelle (de la rue à la région par exemple). Et tout comme le BIM, un SIG est un outil qui s’utilise dans une démarche de collaboration. Cette convergence (récente, moins de 4 ans) s’attache à tirer parti du meilleur de ces deux mondes. Le BIM donne des informations numériques de l’infrastructure, essentielle à sa conception et construction ; et plus globalement tout au long de son cycle de vie. La combinaison des deux permet une contextualisation de la maquette BIM, c’est-à-dire l’intégration de l’infrastructure à son environnement. La convergence des deux écosystèmes rend possible l’analyse croisée entre l’infrastructure, ce qui existe avant, après, autour et en sous-sol. Les informations fournies par le contexte permettront aux concepteurs d’orienter, entre autres, l’emplacement, l’orientation, ainsi que les matériaux de construction de l’infrastructure.
2017 : Esri et Autodesk scellent leur partenariat
Cette convergence se retrouve dans le partenariat ESRI – Autodesk : désormais les modèles Revit (logiciel BIM d’Autodesk) peuvent être lus directement dans ArcGIS Pro (avec Esri Layer Package) sans transformation de format de fichier, permettant ainsi une interopérabilité entre un logiciel de maquette BIM et un logiciel cartographique. Cette association entre ESRI et Autodesk a pour objectif la mise en place de « jumeaux numériques » des structures physiques. On dépasse le concept de la maquette 3D en allant au-delà des représentations surfaciques de bâtiment, voiries etc. Les données « font vivre » les maquettes (le cadre du statique est dépassé pour laisser place à un rendu dynamique).
La création du jumeau numérique de Boston : un exemple du résultat de l’alliance entre BIM et SIG
Un exemple du résultat de l’alliance entre ESRI et Autodesk est : la Digital twin (ou jumeau numérique) : une réplique virtuelle du territoire.
Avoir un jumeau numérique en 3D de sa ville rend possible la simulation de son fonctionnement. On dépasse alors la simple représentation d’une maquette en 3D car on va au-delà de la représentation en surface des éléments du territoire (bâtiments, routes, ponts etc) en intégrant des données pour animer le modèle comme la circulation routière, la consommation énergétique des bâtiments mais aussi des indicateurs environnementaux tel que la qualité de l’air ou le niveau sonore d’un espace (si la ville est équipée de capteurs) par exemple.
Un exemple de l’utilité de ces jumeaux numériques : un projet de construction d’un tour à Boston excédait la réglementation de la hauteur des bâtiments à Boston. Le projet a donc été modélisé au sein d’une maquette 3D de la ville. Il a donc été possible de voir quels impacts, notamment en termes d’ombrage et de paysage, aurait le projet architectural.
En haut, la lumière du jour à 9h et en bas à 11h. Le projet est représenté et l’ombre projetée aux différents horaires sont représentées en orange.
Lien de l’application Arcgis: https://www.arcgis.com/home/webscene/viewer.html?webscene=0589b97cb4e7481d892381fd0d2c8a21
Les usagers de ces jumeaux numériques sont nombreux on peut par exemple citer la planification urbaine. Simuler la circulation des voitures sur un territoire pourrait permettre de voir les impacts sur les déplacements d’un projet architectural. Un autre usage important serait le marketing territorial : une maquette dynamique virtuelle 3D est plus parlante qu’une maquette en carton ou un schéma 2D.
Plusieurs villes françaises possèdent déjà leurs jumeaux numériques : Bordeaux, Lyon, Le Havre…
Sources :
https://fr.calameo.com/books/00402491072d174d3195c
https://www.arcorama.fr/2019/10/quelques-retours-sur-lactu-techno-de.html
https://www.sigtv.fr/BIM-et-SIG-Esri-et-Autodesk-annoncent-un-partenariat-strategique_a659.html