« La surveillance n’est pas toujours secrète. Elle a juste besoin d’être agrégé » (Electronic Frontier Foundation, 2020)
L’atlas de la surveillance, est un projet collaboratif piloté par l’association américaine de défense des droits et libertés du numériques, Electonic Frontier Foundation (EFF). L’atlas révèle tous les moyens utilisés par les services de police dans le pays pour observer les habitants. Il s’agit de la création d’une base de données importante et impressionnante comptant les caméras privées, la reconnaissance faciale, les lecteurs de plaques d’immatriculation, les antennes relais pirates permettant d’intercepter les conversations téléphoniques…
Voici un premier aperçu de la webmap :
Qu’est-ce que l’EFF ?
Fondée en 1990, l’EFF est une des principales organisations à but non lucratif qui défend les libertés civiles dans le monde du numérique. Elle défend la confidentialité des utilisateurs, la liberté d’expression, l’analyse politique… Les technologues, activistes et avocats s’y réunissent pour lutter contre la surveillance illégale, défendre les utilisateurs et les innovateurs, et soutenir les technologies en renforçant la liberté.
Présentation du projet
L’Atlas de la surveillance est un projet de recherche organisé par EFF en partenariat avec l’Université du Nevada, Reno’s Reynolds School of Journalism.
La méthode
Il s’agit d’une compilation de renseignements Open-source via des reportages, des publications sur les réseaux sociaux, des communiqués de presse ou encore des documents enfouis sur des sites Web gouvernementaux.
Leur collecte est effectuée via deux méthodes :
Le crowdsourcing : création de Report Back, un outil permettant de distribuer les tâches entre tous les bénévoles et étudiants impliqués. La personne chargée de faire des recherches y consacre entre 20 et 30min afin de trouver des articles de presse, des communiqués de presse, des procès-verbaux de réunion et d’autres documents en ligne et enregistre ces recherches dans une base de données. Chacune des lignes de BDD est revérifiée par plusieurs personnes.
L’agrégation des données : toutes les données proviennent de sources diverses, il a donc fallu convertir toutes les données afin qu’elles correspondent au format de l’Atlas.
La carte permet de chercher par ville et lieux, mais aussi par technologie. En voici, deux exemples :

L’exemple de la localisation des drones aux Etats-Unis

Les divers moyens de surveillances à New-York
Voici quelques technologies recensées dans la cartographie :
- Lecteur de plaque d’immatriculation automatisé : caméras fixées à des emplacements fixes ou des voitures de patrouilles qui capture les plaques d’immatriculation qui passent. Permet de récolter l’heure, la date et les coordonnées GPS

Lecteur de plaque d’immatriculation
- Appareil photo porté sur le corps : permet de capturer les interactions avec les suspects et le public.

Caméras portées par les forces de l’ordre
- Registre des caméras : informations sur les caméras de sécurités installées dans les entreprises ou chez les particuliers
- Drone : utilisés par la police pour surveiller les foules en hauteur ou à des endroits difficiles ou dangereux à observer
- Reconnaissance faciale : méthode d’identification et de vérification de l’identité des individus à l’aide de son visage.
Limites du projet :
L’ensemble des données peut inclure des informations obsolètes ou incomplètes. Aussi, la qualité de l’information dépend de la source et de l’interprétation des données. « Documenter l’utilisation de la reconnaissance faciale n’est pas facile en raison de l’évolution du paysage politique conduisant les gouvernements locaux à geler et abolir l’utilisation de logiciels d’identification biométrique ». (EFF)
Sources :
- « Etats-Unis : On vous surveille », Carto n°61, Septembre-Octobre 2020, page7
- https://www.eff.org/fr/pages/about-atlas-surveillance-project
- https://atlasofsurveillance.org/