Archeo3D : de nouveaux outils pour en savoir davantage sur les sites archéologiques égyptiens


Les pyramides et les sphinx font partie des emblèmes archéologiques de l’Égypte. C’est ce pour quoi ils sont les plus connus. Bien sûr, sa culture et son histoire sont loin d’être limité à cela. Les sites archéologiques peuvent parfois être d’une envergure telle qu’il devient difficile de les explorer avec comme seul outil d’analyse l’Homme et ses pieds, bloqués à terre.

Cette année, des outils SIG ont pu être utilisés sur le sol Égyptien. C’est le cas du magnétomètre, du satellite, de la photogrammétrie ou encore du LIDAR, .

 

Le magnétomètre

Saïs est une ancienne capitale égyptienne. Les chercheurs espèrent retrouver d’anciens bras du Nil, des murs, des temples de la ville grâce à ce que l’on appelle un magnétomètre. Au lieu de creuser des terres agricoles, qu’il serait compliqué d’occuper et d’abîmer, elles sont scannées pour déterminer si des structures archéologiques se trouvent sous terre. On quadrille le terrain par des carrées de 30m/30m. Les données obtenues sont transférées sur un ordinateur pour être analysées. Reste à interpréter les images grâce à une carte qui est générée à base des intensités magnétiques. Les chercheurs peuvent alors interpréter la carte pour comprendre s’il existe des alignements qui pourraient former des structures, ou s’il y a des vestiges, des zones brûlées, des fossés, etc.

Utilisation du magnétomètre

Résultats obtenus par le magnétomètre

Les vues satellites

Le centre national d’étude spatial de Toulouse s’est intéressé au site de Tanis. Afin de l’étudier, les chercheurs ont analysé des images satellitaires. Le satellite passe régulièrement sur la zone, en comparant les nouvelles images produites aux anciennes. Le chercheur peut alors noter des anomalies présentent sur le sol en fonction de la période de l’année, de la météo, etc. De plus, cet outil permet des recherches plus globales, car il couvre de très grandes surfaces. Il facilite et accélère donc les recherches archéologiques.

Vue satellite du site de Tanis

La photogrammétrie

Le LIDAR (voir ci-dessous) couplé à la photogrammétrie, permet l’obtention d’une vue 3D du site de Tanis. On obtient une quantité d’information sur certaines parties du terrain. On distingue notamment les salles les unes des autres. Cet outil permet de mesurer les dimensions de chaque structure, ce qui facilite l’étude de ce site de plus de 200 hectares.

Photogrammétrie du site de Tanis

Le LIDAR

Souvent utilisé avec les images satellites, les images obtenues par LIDAR sont toutes aussi utiles. Pour rappel, le LIDAR fonctionne grâce à un scanner qui envoie un laser en direction du sol. Ce laser est réfléchi par les obstacles qu’il rencontre. Le temps de voyage du laser permet de déduire la distance et donc de créer une carte à partir de ces résultats. Dans ce cas-ci, une autorisation exceptionnelle avait été donnée pour survoler le site de Tanis avec un laser aéroporté, avec pour but l’obtention d’un scan topographique. Le premier vol couvrira 200m à 70m du sol, cela signifie une grande précision. Il permet d’obtenir la topographie d’un lieu en quelques heures quel que soit les conditions lumineuses. Après deux heures de calculs, les hauteurs du site sont données, et tout est mesurable : architecture, topographie générale du site, etc.

Vue LIDAR du site de Tanis

 

D’autre sites sont aussi étudiés, notamment deux zones entre Sakkara et Eloua où un hectare par vol de dix minutes est scanné. L’équipe prévoie un plan de vol (ils sont limités dans le temps : une journée pour obtenir des résultats), et font des tranches de cent mètres sur l’espace voulu. Une fois le résultat obtenu, ils vérifient qu’il y a suffisamment de points au sol malgré la présence des nombreux palmiers. Il est possible de retirer la couche de végétation pour voir ce qu’il se cache sous les nombreux palmiers. Et donc de voir de nouveaux tracés sur le sol. Comme un possible canal ou une jetée existant li y a plus de 4000 ans reliant le port d’Ounas et le Nil.

Résultat LIDAR avant traitement

Résultat LIDAR après traitement

 

 

Sources :

https://rmcdecouverte.bfmtv.com/les-mysteres-du-nil/program_7690/

https://rmcdecouverte.bfmtv.com/les-mysteres-du-nil/program_7687/

https://www.dim-map.fr/projets-soutenus/archeo3d/

http://www.archeo3d.net/?p=3606