Histoire de la cartographie


A l’heure de l’informatisation et des données en libre accès, la cartographie est bien plus développée qu’elle ne l’était dans le passé. A tel point qu’il serait peut être bon de prendre du recul, pour se rendre compte à quel point le domaine a évolué depuis lors.

L’Antiquité, les 1ères bases scientifiques

Si il y a bien eu des 1ères tentatives cartographiques du territoire comme du ciel lors de la préhistoire. C’est bien dans l’antiquité que les grecs ont lancé et élaboré les bases de cette discipline. Grâce aux mathématiques, ils théorisent la forme de la Terre. Thalès de Millet fut le 1er à imaginer la rotondité de la Terre vers 650 av J-C, qu’Aristote confirmera 3 siècles plus tard. En 200 av J-C, un calcul de la circonférence de la Terre a également été réalisé par Eratosthène. Toutes ces avancées ont permis une représentation la plus complète possible pour l’époque, avec même un début de projection. Ce savoir sera entièrement résumé au IIe siècle ap J-C par Ptolémée (cf carte n°1).

Carte n°1 : La carte de l’Œcoumène, reproduction datant du XVe siècle, réalisé par Ptolémée au IIsiècle

Carte n° 2 : Extrait de la Table de Peutinger, reproduction datant du XVIIe siècle, réalisé vers 350

Lors de l’Empire Romain, des cartes sont également créées dans un but administratif et militaire. Ne possédant pas les connaissances Grecs, la représentation du territoire n’est pas forcément correct, mais respecte les distances entre les villes. Comme c’est le cas pour la table de Peutinger (cf carte n°2), représentant le réseau routier de tout l’Empire, tout en longueur.

L’influence religieuse au Moyen-Âge

A cette époque en Occident, la vision chrétienne prédomine, et avec, débute la création de nombreuses mappemondes. Mais contrairement aux Grecs, ces cartes vont servir davantage de représentations symboliques de la théologie, que d’un support de représentation du territoire et de ses connaissances. Dans cette vision de l’époque, la carte était aussi conçu comme une sorte d’encyclopédie, toujours au service de la religion chrétienne, comme la carte de Hereford (cf carte n°3).

Carte n°3 : La carte de Hereford, réalisé en 1280

Mais si l’Occident est ralentie, ce n’est pas le cas dans les pays arabes. En effet, ceux-ci reprennent les travaux de Ptolémée au IXe siècle, mais sans réussir à faire évoluer leurs techniques. Toutefois, de nombreuses cartes sont produites, notamment par al-Idrîsî.

Montée en puissance de l’enjeu cartographique

Une 1er résurgence de l’intérêt cartographique à lieu à la fin du Moyen-Âge, au XIIIe siècle, les «portulans» dans un contexte de commerce maritime en plein essor. C’est alors un mouvement visant à décrire le territoire portuaire et côtier, comprenant les îles.

Mais c’est surtout les grandes explorations maritimes du XVe et XVIe siècle qui va relancer la cartographie. La découverte de l’Amérique va pousser à créer des lectures cartographiques communes. Les méridiens et parallèles tout comme les systèmes de projections. C’est en 1569, que celle de Mercator fut créée, s’imposant alors comme projection de référence. Cela est permis grâce à l’avancé des instruments de l’astronomie.

Très vite, les cartes deviennent un enjeu militaire essentiel, et également économique. Les États, France comprise (cf carte n°4), vont élaborer des cartes précises permettant la réaffirmation de leur autorité territoriale grâce au tracé des frontières. Les différents conflits armés vont augmenter considérablement la création de cartes, comme ce fut le cas pour la 1ère et 2ème guerre mondiale dans le but d’élaborer les stratégies militaires efficaces.

Carte n°4 : Extrait de la carte de Cassini, territoire de Rouen, réalisé en 1757

Pour conclure

Aujourd’hui le développement satellitaire et informatique permet une approche différente de la cartographie. Certains enjeux du passé existent toujours, mais bien d’autres ont été créés, dans une variété de nombreux domaines.

Sources