MapAction, des cartographies humanitaires pour gérer les crises


Quel est le danger ? Quels sont les enjeux menacés ? Quels sont les accès possibles ? Toutes ces données, une fois cartographiées, permettent d’orienter une action de secours. En résumé, la cartographie d’une crise permet de ne pas avancer à l’aveugle et donne à voir la catastrophe et les potentielles issues possibles.

On ne cessera d’écrire à travers nos articles à quel point la cartographie est importante dans la gestion de crise. Pour citer un exemple récent, je vous redirige vers l’article rédigé par Nina Kiryenko (voir lien ci-dessous) traitant de l’explosion de Beyrouth survenue en août dernier.

MapAction est une ONG est spécialisé dans cette action humanitaire de cartographie de crise. Existant depuis 2002, elle repose sur un ensemble de volontaires et de collaborateurs experts dans les technologies géo-spatiales (SIG, Télédétection, visualisation de données…). L’objectif principal de MapAction est de cartographier rapidement la crise afin d’orienter au mieux les équipes de secours.

Une présence globale permettant une mobilisation rapide

“24 hours a day, 7 days a week, 365 days a year, anywhere in the world – MapAction is ready to respond as soon as disaster strikes.”

Ces quelques mots définissent au mieux la plus-value de MapAction. Composée d’une douzaine de membres, l’ONG compte également 76 volontaires répartis à travers le monde. Cela permet une mobilisation rapide des équipes sur les lieux du désastre. L’ONG affirme ainsi pouvoir mobiliser une équipe sur place entre 24 et 48 heures après les premiers évènements désastreux.

Une fois l’équipe formée et envoyée sur place, les autres volontaires sont tout de même mobilisés pour recueillir le maximum d’informations et données sur le lieu du désastre. Topographie, démographie, informations culturelles, localisations des hôpitaux, des routes : toutes ces données pourront être mobilisées pour mieux cartographier la crise et ainsi fournir des outils efficaces aux secours.

Les intervenants ont tous reçu une formation, voire un entrainement, avant d’être envoyé sur le terrain. Cette formation vise à leurs donner des compétences pour mobiliser des données et réaliser des cartographies en fonction du temps disponible et des besoins des secours. En plus de cette formation, les volontaires sont sensibilisés aux gestes qui peuvent sauver dans une situation critique. Cela va des premiers soins jusqu’à la négociation avec un groupe hostile. Tout est fait pour que les volontaires soit opérationnels une fois déployés.

Capture d’écran du site MapAction : des volontaires de MapAction en plein exercice de simulation de crise

Cartographier pour mieux organiser les secours

MapAction produit donc un grand nombre de cartes qui peuvent être consultées sur leur site. On peut distinguer trois types de cartes :

Core qui regroupe les cartes utilisables en tout temps de la crise. Ces cartes renseignent sur l’organisation administrative du pays, les infrastructures ou encore la répartition de la population.

Clusters en lien avec les cartes Core, ces cartes permettent de renseigner des indicateurs spécifiques permettant de comprendre les vulnérabilités d’un espace. Ces cartes renseignent par exemple sur les difficultés d’accès, les indicateurs de santé, le niveau de sécurité ou encore l’accès à l’éducation.

Hazards cette section répertorie les cartes représentant les aléas. Que ce soit les inondations, les tempêtes ou bien les conflits armés, ces cartes donnent à voir les menaces.

Capture d’écran MapAction : Carte des inondations dues au cyclone Idai au Mozambique et population établie

Ces types de cartes combinées permettent de mieux saisir les tenants et aboutissants d’une crise. Les autorités et secours sont plus à même de cerner la menace mais aussi les enjeux en fonction du territoire. Cela permet donc une meilleure coordination des opérations de secours.

Enfin, parce qu’une carte est faite pour être vue, une section du site permet d’indiquer quelles cartes s’adressent à quel public. Que l’on soit un géomaticien ou un secouriste, la carte n’aura pas le même message.

 

En ce début d’année, Alan Mills et Liz Hughes, tous deux volontaires de MapAction, se sont vus récompensés par le gouvernement britannique au titre de l’aide au développement international et pour service humanitaire dans les opérations de crises. Cette récompense prouve que la cartographie de crise permet de sauver des vies.

Sources :

-Article veillecarto2.0 de Nina Kiryenko

-Isurv

-MapAction

-GeoSpatial World