Des aires urbaines aux aires d’attraction. Le nouveau zonage de l’INSEE.


En octobre 2020, l’INSEE a proposé un nouveau zonage pour décrire l’organisation urbaine de la France : les aires d’attraction. Ces dernières remplacent les aires urbaines, utilisées dans les études de l’INSEE depuis 2010.

Qu’est-ce qu’une aire d’attraction ?

Une aire d’attraction est composée de plusieurs communes, qui font soit partie du pôle de l’aire ou de sa couronne. L’aire d’attraction correspond à l’étendue de l’influence d’une ville sur les communes alentours, en termes d’emploi. En effet, les communes de la couronne de l’aire sont celles qui envoient au moins 15% de leurs actifs travailler dans le pôle, qui est lui définit par sa densité et sa population totale. Au sein de ce pôle, on distingue une « commune-centre » qui concentre plus d’habitants : l’aire d’attraction en question est donc celle de cette commune-centre. Notons qu’une aire d’attraction peut également concerner deux communes-centre, et donc deux pôles. C’est le cas si l’un des pôles envoie au moins 15% de ses actifs travailler dans le second pôle : ils forment alors le « cœur » de l’aire d’attraction.

Finalement, le zonage en aire d’attraction s’appuie sur l’importance des mobilités pendulaires (déplacements domicile-travail). Aussi, on remarque que contrairement au zonage en aires urbaines, une commune polarisée par une autre commune, elle-même polarisée par le pôle de l’aire, ne fait pas partie de l’aire d’attraction. En effet, une aire urbaine était constituée d’une unité urbaine (pôle qui offrait plus de 10 000 emplois) et d’une couronne périurbaine composée de communes dont au moins 40% des actifs travaillaient dans l’aire urbaine (et pas seulement dans le pôle).

699 aires d’attraction en France

En France, on dénombre donc désormais 699 aires d’attraction. Elles sont classées en quatre catégories en fonction du nombre total d’habitants dans l’aire : plus de 700 000 habitants, plus de 200 000 habitants, plus de 50 000 habitants et moins de 50 000 habitants. Paris est ainsi la principale aires d’attraction de France avec plus de 13 000 000 d’habitants, suivie de Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille, puis Toulouse. Finalement, 1 français sur 5 vit dans l’aire d’attraction de Paris.

Aires d’attraction des villes selon le nombre d’habitants en 2017 (INSEE)

Les enjeux de ce nouveau zonage

Ce nouveau zonage en aires d’attraction s’appuie sur des critères en adéquation avec ceux utilisés par Eurostat (Institut officiel de statistique de l’Union Européenne) et l’OCDE pour définir les « cities » et aires urbaines fonctionnelles. Le zonage en aires d’attraction permet ainsi de comparer plus facilement l’influence des villes à l’échelle européenne. Cela permet également de prendre en compte l’influence de villes étrangères sur la population française. Ainsi, sept aires d’attraction ont pour commune-centre une ville étrangère (belge, suisse ou encore allemande par exemple) située près de nos frontières : Bâle, Charleroi, Genève, Lausanne, Luxembourg, Monaco et Sarrebruck.

Limites : quelle place pour les espaces ruraux ?

Selon ce zonage, 9 français sur 10 vivent dans une aire d’attraction. Elles englobent alors certains espaces profondément ruraux sur le seul critère des mobilités pendulaires. Ces espaces sont donc considérés comme étant sous l’influence des villes, avec qui ils entretiendraient des relations unidirectionnelles et non réciproques. Finalement, les espaces ruraux sont soit exclus du zonage, soit analysés comme dépendants à l’urbain.

 

Sources :

Géoconfluences, 2020, La fin des aires urbaines en France. L’INSEE propose un zonage en aires d’attraction des villes.

Géoconfluences, 2020, Zonage en aires d’attraction des villes.

INSEE, 2016, Aire urbaine.

INSEE, 2020, Base des aires d’attraction des villes 2020.

INSEE, 2020, Le nouveau zonage en aires d’attraction des villes.