La cartographie, à l’instar des astres composants l’univers, peut prendre des formes très variées. C’est ce que nous rappelle une équipe de scientifiques, lors de la publication de leur article dans la très connue revue Nature en 2019. Celle-ci validant en images, une théorie à propos des effets des vents stellaires sur les nuages moléculaires. Prenant ici pour exemple, celui d’Orion. En effet, le rythme de formation des étoiles semble diminuer dans notre galaxie. Nous allons voir pour quelles raisons.
Vents stellaires, nuages moléculaires, quésaco?
Pour éviter de se perdre dans la suite de cet article, mieux vaut définir ces termes peu communs au préalable. Les nuages moléculaires sont pour simplifier, un genre de nébuleuses. Composées de gaz, et de poussières pouvant s’étendre sur plusieurs années-lumière, elles permettent la naissance et le bon développement des étoiles. Sa durée de vie est contrôlée entre autres par les supernovae et le vent stellaire. Une image du nuage moléculaire d’Orion d’ailleurs observable ci-dessous.
Image n°1 : Nébuleuse d’Orion, prise par le télescope spatial HUBBLE de la NASA 2006
Ce vent stellaire justement, correspond à des particules de matières émanant des étoiles. Comprenant les photons, mais également un flux d’ions et d’électrons. Différents types d’énergies en somme, faisant ainsi baisser la masse d’une étoile au fil du temps. Ce phénomène est peut-être davantage connu sous le nom de vent solaire.
Les effets des vents stellaires :
Il s’avère que ces vents affectent négativement le processus de formation des étoiles dans les nébuleuses. Un phénomène bien visible et plus intense encore lorsqu’il s’agit de vents stellaires provenant d’étoiles massives, comme c’est le cas ici.
Image n°2 : Ensemble de cartes sur Theta1 Orionis C, de l’étude scientifique (voir source)
Nous pouvons ainsi le distinguer ci-dessus, avec les 3 cartographies créées par les chercheurs sur une portion du nuage de gaz d’Orion, l’Amas du Trapèze. Chacune à des propriétés différentes, issues d’images infrarouges provenant d’un spectromètre à haute résolution spectrale du SOFIA (Observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge). Malgré tout, elles montrent toutes une empreinte énergétique forte autour de l’étoile massive étudiée (Theta1 Orionis C).
Nous nous passerons des détails scientifiques sur les mesures effectuées pour obtenir et décrire ces cartes, pour aller à l’essentiel. Au centre de la 2ème cartographie, nous pouvons remarquer la présence de contours blancs d’une sorte de cercle. Il s’agit en réalité d’une bulle de vent stellaire. Celle-ci est de l’ordre de 2600 masses solaires et s’étendant de plus en plus, à une vitesse de 13km/s. Si les vents stellaires perturbent initialement les nébuleuses seulement du fait de leur énergie mécanique. Sa transformation en une bulle convertie également son énergie mécanique en cinétique. Déséquilibrant le nuage moléculaire bien plus encore que le ferait même une supernova, du fait également de sa masse considérable et du balayage des gaz par la bulle.
Pour conclure :
Ainsi, la formation des étoiles dans notre galaxie est ralentie de par la création de bulles stellaires par les étoiles massives. Néanmoins, la Voie Lactée, et plus généralement l’univers, ont encore de beaux jours devant eux.
Sources :
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Pabst, C., Higgins, R., Goicoechea, J.R. et al. Disruption of the Orion molecular core 1 by wind from the massive star θ1 Orionis C. Nature 565, 618–621 (2019). DOI