Depuis quelques années déjà, le SIG 3D est une réalité. Cette évolution des SIG est la conséquence d’un tournant majeur dans la géomatique : l’intégration de la troisième dimension non plus comme optionnelle, mais nécessaire.
Dès 2014, ArcGis a permis à ses utilisateurs d’avoir accès à des capacités de stockage et de gestion des données 3D grâce à la géodatabase. L’extension 3D Analyst mise en place dans un second temps, a permis quant à elle de réaliser des analyses 3D plus avancées, relatives à l’étude de la topographie, de l’inter-visibilité, des éclairages etc. Véritable SIG 3D, ArcGis permet aujourd’hui l’intégration et la gestion des données 3D au cœur du référentiel SIG. Le lien entre la représentation 3D et les SIG est donc né, et ne cesse de se développer depuis.
Mais à l’inverse de ce qui semble évident pour les géomaticiens, l’utilité de la représentation 3D dans les SIG reste à justifier et à comprendre. En d’autres termes : quels sont les intérêts de mobiliser un SIG 3D ?
Les apports d’une approche 3D au cœur du SIG sont multiples. Tout d’abord, l’observation de certains phénomènes est beaucoup plus explicite par une visualisation 3D. Un des avantages notables qu’offre la représentation 3D est la capacité d’anticipation que cette dernière offre. Par exemple, l’impact visuel d’une nouvelle infrastructure soulèvera des problématiques mises en avant par la représentation 3D : l’exposition au soleil (ou à l’ombre) des logements, le calcul du profil topographique pour évaluer les risques possibles etc.
Il ne faut pas oublier que les SIG sont avant tout des outils d’aide à la décision, à la planification et à la gestion. Or, différents projets d’aménagement (optimisation des réseaux de transports, déploiement réseaux thermiques ou déploiement fibre etc…) nécessitent de prendre en compte le relief, l’altitude, la profondeur ou encore la pente ; autant de données dont l’analyse et la gestion intègrent la 3D.

Exemple de modélisation 3D pour un projet urbain avec Blender SIG,
Source Géoma-SIG
Par ailleurs, au cœur du processus de planification urbaine, la 3D permet de faciliter la compréhension de phénomènes et par conséquent, l’exposition d’idées, d’études ou de projets. Un des enjeux de la 3D est donc celui de la communication. L’utilisation de la 3D facilite la visualisation, la discussion, la concertation et au final la collaboration entre différents acteurs du projets.
Enfin, il faut bien avoir en tête qu’un SIG 3D permet de diffuser des informations cartographiques facile de compréhension à un large public, par la possibilité d’accéder à des scènes 3D.

Conception Interaction de modèles 3D urbains avec ESRI City Engine
Source : ESRI France
Sur le site officiel de ESRI France, il est précisé que le « SIG 3D prend acte de la volonté croissante d’impliquer les citoyens dans la vie politique locale, d’informer et d’expliquer les projets engageant le territoire à long terme. ». Le SIG est alors considéré comme un véritable outil pédagogique, ne nécessitant pas de compétence particulière.
Il est nécessaire de bien comprendre que les enjeux autour de la 3D ne remettent pas en cause l’utilité du SIG 2D. Au contraire, l’utilisation de la 3D permet un prolongement car les données 2D existantes serviront de base de génération de modèles 3D : les routes, les reliefs, bâtiments etc.
Pour toutes les raisons évoquées précédemment, il parait donc évident que l’utilisation des SIG 3D semble nécessaire et particulièrement utile. Il faut être attentif à l’actualité des SIG 3D , en constante évolution et qui permettront de profondes innovations géomatiques.
GOUIA Sonia-Rose
Bibliographie :
Gaëtan Lavenu, « Le SIG 3D, ça commence maintenant ! », ARCORAMA, Janvier 2015 : https://www.arcorama.fr/2015/01/le-sig-3d-ca-commence-maintenant.html
Fabrice Molet, « Un SIG 3D, pour quoi faire ? »,ESRI France, 2021, : https://www.esrifrance.fr/sig2008/VirtuelCity.htm