Hérodote est un historien et géographe grec né vers 480 av J.C à Halicarnasse en Asie Mineure (actuelle Turquie). Il est surnommé le « Père de l’Histoire » par Cicéron du fait de l’œuvre à laquelle il a dédié sa vie, les Histoires ou également appelée les Enquêtes, qui représente le plus ancien texte que nous ayons datant de l’Antiquité. Hérodote y décrit le développement de l’empire perse depuis le VIe siècle av J.C jusqu’aux Guerres Médiques qui se terminent en 480 av J.C. Pour pouvoir écrire son œuvre, Hérodote a énormément voyagé : il part en Égypte, passe par la Syrie et par Tyr ce qui lui permet d’aller en Asie Mineure et de voir Babylone. Il visite ensuite la Colchide (Géorgie actuelle) et la cité d’Olbia (dans l’Ukraine actuelle) et termine par la Macédoine. Durant ses voyages il découvre des peuples et leur histoire ainsi que des monuments, c’est notamment grâce à lui qu’a été dressée la liste des Sept Merveilles du monde. Il donne de nombreux détails géographiques, anthropologiques et politiques. Cependant, nous pouvons observer certaines erreurs dans ses écrits, des périodes de l’histoire lui ayant été racontées par des personnes qui ne la connaissait pas vraiment. Il a pris des légendes et des anecdotes comme étant la véritable histoire. De nombreux historiens (comme Plutarque) se moquent de sa crédulité.
Concernant la cartographie, Hérodote se moquait des géographes de son époque, qui représentaient le monde entouré par les océans. Il critique également le besoin de symétrie de ses contemporains, qui dessinent deux continents d’une même taille se faisant face avec pour centre la Grèce. De plus, il estime que c’est par facilité que les géographes entourent les continents par l’océan. En effet, comment peut-on les délimiter par de l’océan puisque personne n’en connaît les limites ?
Il a donc, en suivant les notes prises lors de ses voyages, tenté l’expérience lui aussi. Il désire structurer le monde et essayer de le limiter mais en gardant à l’esprit qu’il n’est pas allé jusqu’au bout du monde.
Le continent européen et le continent asiatique ne sont pas entourés d’eau car Hérodote estime qu’ils sont beaucoup plus vastes. Pour le continent africain nous pouvons observer une erreur, car il le limite à la Lybie, région du nord-ouest de l’Afrique. Il lui a été raconté que les Phéniciens, sous l’impulsion du pharaon Nékao II, en avaient fait le tour en bateau. Il estime donc que ce continent a été exploré de part et d’autre. Il est évident qu’Hérodote méjuge la taille réelle du continent africain.
Cette carte est un précieux témoignage de la représentation du monde de nos ancêtres grecs. Deux cents ans plus tard, Ératosthène de Cyrène viendra donner une nouvelle version du monde, la plus précise jamais faite jusqu’alors.