Et si le Vésuve rentrait en éruption ?


Samedi 21 novembre 2020, la page officielle du Parc archéologique de Pompéi a annoncé la découverte de deux nouveaux squelettes victimes de l’éruption de 79 (Pompeiisites.org). Cet événement est non sans rappeler le danger qui plane toujours au-dessus desvilles bordant le Vésuve. 

D’importants risques liés au Vésuve en région Campanie

Le volcan Vésuve, culminant à 1281m, est situé à l’est de Naples dans la région de Campanie. Il est à l’origine de la destruction de Pompéi et Herculanum, ensevelies en 79 et aujourd’hui devenues de grands sites archéologiques visités par des millions de personnes chaque année grâce à leurs remarquables vestiges (Le Point, 2019).

 

 

 

L’aléa volcanique lié au Vésuve en région Campanie menace en tout près de 3 millions de personnes (Gruet B, 2005) et plus particulièrement 700 000 personnes qui vivent au plus près du volcan (Banque des savoirs).

Ainsi, divers acteurs se mobilisent pour mettre en place un système qui pourrait sauver les populations d’unepotentielle éruption.

 

 

 

 

 

Un certain nombre d’enjeux, aussi bien socio-économiques (population, bâti, zones d’activité économique),

qu’environnementaux (réserves naturelles, forêts) sont vulnérables face à ces aléas (Gruet B, 2005). Les autorités italiennes, et plus spécifiquement le Département de la Protection Civile à travers le Plan National d’Urgence, ont donc mis en place des dispositifs pour lutter contre le risque (Protezione Civile, 2015). 

 

 

Dispositifs et ressources du territoire face au risque

Ces dispositifs visent à diminuer la population résidant dans la zone la plus dangereuse, à surveiller les paramètres du volcan pour savoir quand lancer l’alarme et à assurer le secours et l’évacuation de la population en cas d’éruption (S. Gauthier, 2004). 

Concernant ce point, les dispositifs sont nombreux : itinéraires spécifiques d’évacuation, moyens de transport et surtout espaces d’accueil de la population sur le long terme (Portail de la Protection Civile). 

Gestion du risque : limites et difficultées

Cependant, on peut relever des limites au Plan National d’Urgence. En effet, le Plan vient se heurter à des problèmes en termes d’urbanisme (densification de la zone de danger, problèmes d’accessibilité), à des formes de négation du risque (crainte d’évacuer, croyances religieuses, faible culture du risque) et à l’appréhension des autorités de lancer une fausse alerte (Bozonnet J-J., 2005). 

Finalement, en dépit des dispositifs mis en place et dans l’état actuel des choses, la catastrophe semble inévitable en cas d’éruption. Pour se préparer au mieux, c’est en agissant à la source des problèmes que les acteurs institutionnels doivent agir. L’objectif est ainsi d’investir dans les quartier informels afin de les relier au réseau (faciliter l’évacuation), ou au contraire, faire le choix de les démanteler et vider les zones surexposées au risque quitte à exproprier, et avant tout instaurer une véritable culture du risque au sein de la population.

 

Sources : 

Banque des savoirs, « Le réveil du Vésuve menace 700 000 Napolitains ». 

Bozonnet JJ., 2005, « A Naples, la « zone rouge » au pied du Vésuve serait vidée de ses habitants « en trois jours » en cas d’éruption », Le Monde.

Gauthier S., 2004, « Gestion et prévention des risques naturels : le système italien et les coopérations franco-italiennes », Institut d’études politiques de Paris. 

Gruet B., 2005, « Si loin si proche : Le Vésuve et ses environs », Méditerranée, vol 105, p. 53-63.

Le Point, 2019, « Pompéi : Bataille entre volcanologues et archéologues au pied du Vésuve ».

Pompeiisites, 2020, « “L’impronta del dolore”. Le vittime di Civita Giuliana: gli ultimi calchi di Pompei. »

Portail de la Protection Civile, « Piano di emergenza Vesuvio ».

Protezione Civile, 2015, « Indicazioni per l’aggiornamento delle planificazioni di emergenza per rischio vulcanico della zona rossa dell’area Vesuviana. »