Le Mode d’Occupation du Sol (MOS) d’Île-de-France est produit par l’Institut Paris Région depuis 1982. Mis à jour tous les 5 ans, il permet à la fois de dresser un état des lieux à l’instant T de l’occupation du sol en Île-de-France et d’observer son évolution.
Pour permettre la comparaison entre les différents millésimes, l’échelle et la nomenclature sont restées les mêmes depuis 35 ans. Mais cette année l’IPR va proposer une version améliorée et plus précise du MOS sorti en 2017 basée sur une nouvelle méthodologie.
Le MOS+ sera produit tous les 5 ans en complément du MOS classique.
Les améliorations du MOS+
Précision des polygones
L’échelle du MOS classique n’est pas assez fine pour faire des analyses à la parcelle. En effet, il a une précision au 1/5000e (1cm vaut 50m).
Le MOS+ est quant à lui cadastré puisqu’il est issu d’un croisement avec des référentiels à grandes échelles dont la précision va jusqu’à la parcelle.
De plus ces référentiels apportent des informations sur le réseau routier et l’espace public à une échelle plus fine, ce que permet d’affiner la géographie des polygones du MOS+ par rapport à ceux du MOS.

Comparaison entre le MOS 2017 et le MOS+ 2017 (© Cormier Thomas et Delaville Damien 2021)
Enrichissement de la nomenclature
La nomenclature du MOS+ reprend presque à l’identique celle du MOS classique (déclinée de 11 à 81 postes) qui indique l’usage dominant des sols.
Seuls les postes 73 et 74 varient : le MOS+ étant à une échelle plus fine, les « Emprises de transport ferré » comprennent désormais également les transports collectifs en site propre (TCSP) et les « Voies de plus de 25m d’emprise » sont enrichies des voies de moins de 25m d’emprise.
Un critère de minéralisation des sols par poste du MOS a également été ajouté. Il s’agit d’un indicateur théorique / potentiel qui évalue la probabilité qu’un sol soit minéralisé. Cet indicateur est composé de 4 postes : minéral, potentiellement minéral, potentiellement non minéral, non minéral.
Méthodologie de production du MOS+
Le MOS classique est réalisé par photo-interprétation de photographies aériennes couvrant la région Île-de-France.
Le MOS+ est issu du croisement entre le MOS et deux autres référentiels dont la précision est très grande : la BD Topo de l’IGN (Bâtiments) et la base des Espaces Publics de l’IPR.
En fonction de l’intersection entre les entités de ces deux bases et les polygones du MOS, le type d’occupation du sol dans le MOS+ peut changer ou rester le même que celui du MOS.
Autrement dit, les polygones qui n’intersectent pas les bâtiments de la BD Topo et la couche Espaces Publics garderont la nomenclature du MOS. Pour les autres, ils changeront de valeur en fonction de la couche intersectée :

Liste des valeurs prises par les polygones du MOS+ en fonction des intersections avec la BD Topo et la base Espaces Publics (© IPR 2021)
En apportant des améliorations au MOS, que ce soit sur l’échelle ou la nomenclature, l’IPR propose un nouvelle donnée qui pourrait s’avérer très utile et pertinente pour le suivi de l’artificialisation des sols en Île-de-France dans la cadre de l’objectif « Zéro Artificialisation Nette » (ZAN).
Les apports du MOS+ pour l’observation du ZAN seront exposés dans un prochain article…
Sources :
Institut Paris Région, 09/2021, « Référentiel Mos+. Note d’information », 7 pages.