La montée des eaux prévue dans les années à venir, pourrait menacer des millions de personnes si nous continuons à émettre des gaz à effet de serre au rythme actuel. Nous verrons ici les pays les plus impactés par ce phénomène, à l’horizon 2050.
Une première vue avec une carte interactive
Depuis 2014, le site de « Climate Central », une organisation indépendante de journalistes et scientifiques, propose une cartographie interactive montrant à l’échelle mondiale, le risque d’élévation des eaux en 2030. Les zones inférieures au niveau de la mer et avec un chemin dégagé vers l’océan affichée en rouge. Par défaut, les zones sous le niveau de l’eau mais qui semblent être protégées par des crêtes ou digues ne sont pas considérées.
L’élévation du niveau de la mer dans les années futures
La montée des eaux va se poursuivre pendant des siècles, même si l’humanité parvient à limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est le cri d’alarme d’une équipe de chercheurs qui ont publié une étude sur les risques encourus par les villes au cours des 200 à 2.000 prochaines années, et selon les différents scénarios de réchauffement. La plupart des estimations actuelles d’élévation du niveau de la mer courent jusqu’à la fin du siècle, mais le phénomène va se poursuivre bien au-delà de 2100 sous l’effet de l’accumulation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et de la fonte des glaces. Au final, le niveau de la mer pourrait gagner jusqu’à 8,9 mètres dans un scénario à +4 °C. « La concentration actuelle de CO2 est de 50 % supérieure à celle de 1800 et la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté de 1,1 °C. C’est suffisant pour faire monter le niveau des mers de près de deux mètres, que cela prenne deux siècles ou dix siècles », avance à l’AFP Benjamin Strauss, l’auteur principal de l’article publié dans la revue Environmental Research Letters.
L’horizon 2050
Les chercheurs ont modélisé l’impact de cette montée des eaux sur 50 grandes villes côtières et conclu que de larges portions de zones habitées se retrouveront sous le niveau de l’eau. Environ 385 millions de personnes vivent actuellement sur des terres menacées par les inondations à marée haute. Si le réchauffement est limité à 1,5 °C, 510 millions de personnes seront affectées et en cas de réchauffement à 4 degrés, la ligne de marée haute pourrait empiéter au-dessus des terres où vivent actuellement un milliard de personnes, soit 15 % de la population mondiale.
Carte n°1 : Les régions du monde les plus menacées par les inondations côtières, réalisé par l’AFP (souces Climate Central)
C’est l’Asie, qui, comme en témoigne la carte ci-dessus, compte neuf des dix mégapoles à plus haut risque, qui sera la plus durement frappée, avec en tête de liste la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Vietnam et le Bangladesh. De nombreuses petites nations insulaires sont carrément menacées de disparition totale, avertissent les chercheurs. En 2020, deux îles de Sumatra ont ainsi été englouties par les eaux, et quatre autres sont menacées dans le court terme. L’étude n’a toutefois pas pris en compte les éventuelles mesures de protection, comme les digues ou l’élévation des terrains, mais même des mesures d’adaptation « ne permettront pas d’éliminer tous les risques », expliquent les auteurs, mettant notamment en garde contre une rupture de digues.
Pour conclure
Il sera donc nécessaire dans le future de prendre en considération ces prévisions, afin de limiter le plus possible leur impact. Il semble aujourd’hui impossible de ne pas en subir les conséquences dans les prochaines années, d’autant que le risque côtier n’est pas le seul amené par le réchauffement climatique.
Sources