Été 2022 ; une saison marquée par l’ampleur et l’intensité des feux de forêts en France


Ceci n’est pas une surprise, les incendies qui ont frappé notre pays cet été ont été exceptionnels, à la fois par leur nombre et par leur intensité. On dénote déjà 61 911 hectares brûlés en France pour la seule année de 2022 contre en moyenne 8 825 hectares par an (sur la période 2006-2021). 

Ces données proviennent du European Forest Fire Information System (EFFIS), que vous nous présentions déjà dans un précédent article. Pour rappel, c’est un outil mis en place par la Commission européenne qui permet de surveiller les incendies, de les prévenir et d’évaluer les potentiels dégâts. 

Deux outils complémentaires pour mieux les appréhender et les gérer en cas de crise

Pour lutter contre ces feux, Météo France utilise un autre outil, mis en place au Canada dans les années 1970. Il s’agit de l’Indice Forêt Météo (IFM). Ce dernier est composé de plusieurs données telles que la température, la vitesse du vent, le taux d’humidité ou encore les précipitations. Il permet ainsi de calculer la probabilité qu’un incendie se déclenche mais aussi, son “potentiel de propagation”. 

L’intérêt de cet outil est renforcé lorsqu’on l’associe avec d’autres indicateurs, et notamment les cartes produites par l’Office national des forêts (ONF) et l’Inventaire forestier national (IFN) sur la vulnérabilité des espaces face aux incendies. Ces indicateurs combinés nous permettent d’en déduire la probabilité de l’éclosion d’un feu et d’estimer sa propagation. 

Mais aussi, ils nous permettent de comprendre l’évolution de ce risque entre la période actuelle et à l’horizon 2040. Grâce au croisement des données, deux cartes de sensibilité potentielle aux incendies ont été réalisées ; l’une reprenant l’état actuel et l’autre, avec une vision prospective à l’horizon 2040.

Source : DRIAS, 2010. Evolution des sensibilités potentielles aux feux de forêt à l’horizon 2040 en France.

 

Dès lors, nous pouvons remarquer que les zones qui sont actuellement en orange pourraient se transformer en rouge à l’horizon 2040 et que de nouvelles zones, qui étaient jusqu’alors épargnées, seraient potentiellement vulnérables (notamment dans le nord de la France).