De l’anglais nuke (frappe nucléaire) et map (carte), NUKEMAP est une carte interactive en ligne permettant de simuler l’explosion d’une arme nucléaire en fonction de sa puissance et de l’altitude de l’explosion, n’importe où dans le monde.
Créé en 2012 par Alex Wellerstein, historien des sciences à l’Institut de technologie Stevens, le logiciel utilise l’interface de programmation de Google Maps et des données déclassées pour les effets des armes nucléaires.
Une carte interactive facile d’utilisation
Selon le créateur, le site a pour premier but d’informer l’utilisateur sur les potentiels effets d’une bombe nucléaire sur sa ville.
L’utilisateur choisit une cible (par exemple une ville), puis une bombe (33 types différents). Le résultat donne des cercles concentriques permettant de voir les différentes zones de dégâts (zone incendiée, zone soumise aux explosions et zone soumise aux radiations). Le site peut également calculer le nombre estimé de victimes (morts et blessés) d’après la population recensée dans la zone.

Simulation sur l’Université de CY Cergy Paris
Si on simule l’explosion d’une bombe Little Boy (celle ayant frappé Hiroshima en 1945) sur l’Université CY Cergy Paris, il y aurait 26 100 morts instantanés et 53 070 blessés. Ce scénario, pourtant catastrophique, est moindre par rapport aux potentiels effets des armes nucléaires actuelles, bien plus puissantes et pouvant détruire un pays entier en un seul impact.
Un regain d’intérêt en 2022
NUKEMAP connaît aujourd’hui un regain d’intérêt au regard des peurs liées à la guerre en Ukraine et le risque d’escalade nucléaire (même s’il est minimisé par les experts).
La Corée du Nord a tiré 8 missiles balistiques à courte portée en mai, laissant penser les responsables américains et sud-coréens à un nouvel essai nucléaire (le premier depuis 2017). Dans un entretien avec Alex Wellerstein, le fondateur de NUKEMAP révèle des pics de visites du site lors d’évènements historiques comme les 70 ans d’Hiroshima et de Nagasaki. Mais il dévoile également le trafic depuis l’invasion de la Russie en Ukraine, équivalent à au moins 600 simulations par seconde, ce qui dépasse tout ce que le site a jusqu’alors connu (40 millions de visites depuis son lancement).
Que le risque de conflit nucléaire soit réel ou fantasmé, NUKEMAP connaît un véritable succès.
Sources :
Consultation des sites les 06/10/2022, 07/10/2022 et 11/10/2022.
Site officiel de NUKEMAP
Wikipédia (2022), « Nukemap » [En ligne]
Charlie Warzel (2022), « A 10-Year-Old Nuclear-Blast Simulator Is Popular Again », The Atlantic [En ligne]
Irénée Régnauld (2022), « La bombe et nous : retour sur une semaine de retombées médiatiques », Mais où va le web ? [En ligne]
Sylvain Genevois (2019), « MissileMap et NukeMap : deux sites pour cartographier l’impact de missiles à longue portée », Cartographie(s) numérique(s) [En ligne]