@i_fly_Bernard est un compte Twitter suivi par plus de 68k personnes. Il part du constat du rapport d’Oxfam et Green Peace sorti en 2022 qui stipule que le patrimoine financier de 63 milliardaires français émet autant de CO2 que 50% de la population.
Dans ce patrimoine, il y a les jets privés. Ils ont fait parler pendant l’été et notamment à la rentrée 2022 après la polémique autour du mode de déplacement des joueurs du Paris Saint-Germain.
Ce compte Twitter reprend le phénomène du fly tracking qui vise à suivre en temps réel les vols, ici, du milliardaire Bernard Arnault. L’auteur veut montrer les empruntes carbones des déplacements en avion privé du PDG de LVMH. L’idée est héritée d’un autre compte Twitter, celui du développeur américain, Jack Sweeney, qui a créé un compte pour tracker tous les déplacements en jet privé d’Elon Musk : @ElonJet.
Il faut savoir que tous les avions transmettent leur position et ont tous une identification. L’avion émet une fréquence radio publique et ainsi transmet sa position. Des plateformes comme FlightAware, RadarBox ou ADDS-B Exchange permettent de suivre les vols en direct.Le mode de fonctionnement du détenteur du compte Twitter @i_fly_Bernard est totalement transparent et expliqué dans un tweet épinglé. Sa méthodologie est la suivante :
Premièrement, les propriétaires des avions sont identifiés via le site de la Direction générale de l’Aviation civile (https://immat.aviation-civile.gouv.fr/immat/servlet/aeronef_liste.html#).
Tous les avions sont immatriculés en France. Ces derniers sont listés et enregistrés avec le nom du propriétaire ou le nom d’une entreprise. Précisons que ces données sont publiques.
Ensuite, les données de vol sont récoltées sur les sites : https://globe.adsbexchange.com/ et/ou https://opensky-network.org/
Il faut également calculer le bilan carbone que ce trajet émet. Pour ce faire, il utilise les sites suivants : https://compareprivateplanes.com/articles/private-jet-fuel-burn-per-hour et https://www.eia.gov/environment/emissions/co2_vol_mass.php
Enfin les cartes sont réalisées grâce à un script développé sur Python et Plotly.
Ce phénomène de fly tracking prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. C’est une manière pour les auteurs de sensibiliser sur les questions environnementales et rendre compte des inégalités sociales qu’induisent l’utilisation des jets privés.
Sources :