Par NicoLX (Nicolas LE MAUX)
La géomatique se révèle être un atout de taille sur Terre comme au-delà. De fait, elle est utile pour l’exploration et la cartographie fine de différents corps planétaires du système solaire. Parmi eux, la Lune capte beaucoup d’enjeux en termes de conquête, d’exploration, d’appropriation et de projets d’installation semi-permanente.
Régions constamment dans l’ombre contenant un ou plusieurs détecteurs de glace d’eau de surface. D’après Lemelin et al. 2021, fig. 1.
Recherches européennes
Plusieurs recherches européennes apportent des résultats notables en matière de missions d’exploration lunaire. Le projet LandSAfe en est certainement le meilleur exemple. Il est diligenté par l’ESA depuis mai 2011 (Agence Spatiale Européenne). L’acteur SPACEBEL figure notamment au sein du projet. Ce maître d’œuvre belge inclut pour l’heure chercheurs de l’Université de Liège en Belgique, et aussi, de l’institut de photogrammétrie et de géo-information d’Hanovre en Allemagne.
On peut déjà citer leur application logicielle visant la détection, la sélection et la certification de sites d’alunissage sécurisés. Ce système logiciel servira prochainement le Programme Aurora de l’ESA. Il crée non seulement des modèles numériques de terrain de très haute résolution, mais génère aussi d’autres productions de données. C’est le cas de cartes de températures, de réflectance de surface, d’éclairage et de danger potentiels. Ce logiciel facilite donc l’évaluation des meilleurs sites possibles d’alunissage. D’ailleurs, on salue les travaux d’élaboration d’un software de télédétection par P. Renson. Plus globalement, on cite ceux de l’équipe encadrante d’Y. Cornet d’ULiège.
©ESA-Airbus : Exemple de télédétection.
Recherches nord-américaines
En outre, la géomatique offre d’autres débouchés directs dans la mise en place, l’exploration lunaire et l’aide à la préparation de missions spatiales. Elle peut être déployée pour plusieurs motifs. C’est le cas pour comprendre les propriétés de sa surface, ou pour mettre en exergue les différentes ressources présentes. Il peut par exemple s’agir de minéraux, roches, carburants, des glaces, voire, de l’eau sous forme de glace. Ainsi, on tente alors de savoir où sont localisées les ressources et en quelles quantités.
C’est ce que visent les travaux de la professeur M. Lemelin. Cette dernière travaille au Département de géomatique appliquée de l’Université de Sherbrooke au Canada. Elle anime la Chaire de recherche canadienne de Télédétection de la géologie nordique et spatiale. Par analogie, le but est d’établir les relations entre formes géologiques rencontrées sur terre et sur d’autres planètes. De plus, l’étude de la présence de glace et d’autres substances volatiles en périphérie du Pôle sud de la lune retient ici l’attention. Enfin, c’est la recherche d’autres ressources comme l’ilménite pouvant éventuellement servir de source d’oxygène pour de futures missions lunaires habitées. Ces nouvelles recherches s’organisent dans le cadre du Programme d’Accélération de l’Exploration Lunaire de l’Agence spatiale canadienne. Finalement, elles concourent plus globalement aux travaux de la NASA.
Bibliographie et sitographie :
Agence spatiale canadienne, « À propos du Programme d’accélération de l’exploration lunaire (PAEL) ». Agence spatiale canadienne, 10 janvier 2020. https://www.asc-csa.gc.ca/fra/programmes-financement/programmes/pael/a-propos.asp.
Billen Roland, Marc Binard, Yves Cornet, Pierre Hallot, Jean-Paul Kasprzyk, David Sheeren, René Warnant, 2019. Un regard sur l’évolution de la géomatique. Analyse de 4 décennies de recherche au sein du Département de Géographie de l’Université de Liège. BSGLg, 72, 11-32, s. d., 22 p. https://popups.uliege.be/0770-7576/index.php?file=1&id=5726.
Lemelin Myriam, Shuai Li, Erwan Mazarico, Matthew A. Siegler, David A. Kring, David A. Paige, 2021. « Framework for Coordinated Efforts in the Exploration of Volatiles in the South Polar Region of the Moon ». The Planetary Science Journal 2, no 3 (25 mai 2021): 103. https://doi.org/10.3847/PSJ/abf3c5.
oanna.be. « LandSAfe: 10/10 for SPACEBEL and Its Academic Partners ». Spacebel, Space systems and software engineering company. https://www.spacebel.com/news/landsafe_10_10_for_spacebel_and_its_academic_partners/www.spacebel.com/news/landsafe_10_10_for_spacebel_and_its_academic_partners/14.
Renson Pierre, Poncelet Nadia, Vandeloise Yannick, Schmidt Ralph et Cornet Yves, 2013. « Automatisation de la détection des cratères lunaires sur des images et MNT planétaires ». BSGLg, 61, 2013, p. 81-96. https://popups.uliege.be/0770-7576/index.php?id=416&file=1.
Université de Sherbrooke. « Quand Myriam est dans la Lune ». https://www.usherbrooke.ca/geomatique/actualites/nouvelles/details/45460. « Une étudiante en géomatique contribuera au programme d’exploration lunaire de la NASA ». https://www.usherbrooke.ca/geomatique/actualites/nouvelles/details/15627. 3 questions à Myriam Lemelin… la géomatique au service des missions d’exploration spatiale, 2020. https://www.youtube.com/watch?v=_Y5RjynziO0. « Après Apollo : faire « apparaître » de l’air sur la Lune ». https://www.usherbrooke.ca/actualites/nouvelles/sciences-innovations-technologiques/details/46989.