Traditionnellement réservée aux spécialistes, la géomatique a profondément évolué avec le développement de l’Internet, cette évolution se manifeste aujourd’hui par l’émergence d’une nouvelle forme de cartographie reposant sur les principes du web 2.0 qui renvoie à une architecture plus flexible, des contenus générés par les usagers et d’applications dynamiques et interactives. Les usages du Web 2.0 évoluent vers des formes plus matures de participation selon des logiques de partage de l’information et de travail collaboratif (Tapscott et Williams, 2007).
L’usager crée des contenus, les échange et les mélange
Les technologies actuelles offrent des architectures plus flexibles, une meilleure réactivité d’affichage, des interfaces plus conviviales. La nouvelle génération de SIG participatifs permet le développement d’applications en ligne, une grande interactivité et des contenus géolocalisés qui sont générés par le grand public, les utilisateurs ne sont pas nécessairement experts en la matière mais sont impliqués dans la fabrique des systèmes d’information (Boris Mericskay, Roche Stéphane, 2010). Les nouvelles technologies 2.0 permettent aux usagers de faire évoluer la composante graphique (personnalisation de l’iconographie), géométrique (possibilité de relocalisation) et descriptive (nouvelles modalités sémantiques de classification et diversification des contenus rattachés comme les commentaires, les photos ou les hyperliens).
Une multiplicité des acteurs dans la gestion territoriale
Le SIG dans cette forme 2.0 représente une des voies à explorer pour encourager la rencontre entre gouvernement et citoyens dans la gestion territoriale. L’enjeu consiste à construire des représentations partagées du territoire en confrontant les points de vue de différents acteurs pour associer prospective et citoyenneté (Debarbieux et al., 2003 ; Roche et Caron, 2009). Il présente l’avantage de donner la possibilité à chacun de dire son mot à sa manière en offrant la possibilité de mettre sur le même plan, le présent, le prévisible et le souhaitable (Lévy et al., 2004).
Les possibilités des SIG participatifs
En somme, il y a trois manières d’appréhender les potentialités du SIG partificatif. Premièrement, au niveau de l’information, les technologies du géoweb permettent un accès dynamique, interactif et multimédia à un grand nombre d’informations relatives au territoire et au projet. Deuxièmement, au niveau de la consultation, elles permettent aux citoyens par l’intermédiaire de cartes interactives de s’exprimer et d’apporter leurs avis et contributions sur divers projets et thématiques. Enfin au niveau de la concertation, elles sont en mesure de supporter et d’appuyer des dispositifs visant à la fois à mobiliser et formaliser les connaissances locales des citoyens, tout comme la production coopérative, voire collaborative de connaissances relatives au territoire ou à un projet d’aménagement. Le géoweb permet ainsi d’éviter l’effet « usine à gaz » des SIG professionnels pour faire face à des technologies accessibles, simples d’utilisation et performantes.
Bibliographie
Tapscott et Williams, 2007
Debarbieux et al., 2003 ; Roche et Caron, 2009
Lévy et al., 2004
Boris Mericskay, Roche Stéphane, 2010