Qu’est-ce que l’intersectionnalité ?
L’intersectionnalité désigne la manière dont une personne peut subir différentes formes d’oppression ou de discrimination à la fois, cela peut être des discriminations liées au genre, au sexe, à l’origine sociale, l’origine ethnique, culturelle ou encore à l’orientation sexuelle. Dans tous les cas l’intersectionnalité se traduit par au moins deux formes de discriminations subies par une même personne.
La méthodologie des Relief Maps par Maria Rodo de Zarate
Maria Rodo de Zarate, chercheuse doctorante de l’Université de Catalogne (Universitat Oberta de Catalunya) a développé la méthodologie de la Relief Maps pour décrire les discriminations vécues dans un espace donné, qui est ici la ville de Manresa en Catalogne. Elle a souhaité étudier l’intersectionnalité sous 3 axes dimensionnels, le premier est l’axe social en référence à l’origine de la discrimination (lié au genre, à l’origine sociale, ethnique à l’âge…etc.), le second est la dimension géographique, c’est-à-dire les variations de ces discriminations dans l’espace, selon le lieu dans lequel l’individu se trouve. Et enfin l’aspect psychologique : c’est-à-dire le ressenti, l’émotion de l’individu face à la discrimination vécue dans le lieu donné.
Maria Rodo de Zarate a dans un premier temps utilisé le papier pour dessiner ses reliefs maps où elle interrogeait des personnes au cas par cas dans la rue. L’une des premières personnes qu’elle a interrogées se nomme Carla. On observe ci-dessous la méthodologie utilisée pour construire sa Relief Map
Dans un premier temps elle a utilisé un tableau récapitulant les ressentis de Carla face aux différentes formes de discriminations existantes auxquelles elle peut être sujette, on observe en en entête des colonnes : les discriminations liées à la sexualité/orientation sexuelle, liée au genre, liée à l’âge, liée à l’origine ethnique, et enfin liée à la classe sociale. En lignes on observe les différents lieux dans lequel se rend Carla : en l’occurrence nous avons, la maison de ses parents, la rue, le lycée et la maison de Carla.
Dans un second temps Maria dessine la Relief Map que nous observons ci-dessous :
Dans un second temps Maria a utilisé l’informatique pour représenter ces cartes grâce à un outil collectant les données, les analysant et les représentant graphiquement.
(N’hésitez pas à jeter un coup d’œil au site internet pour mieux comprendre : www.reliefmaps.cat)
Appréhender l’espace public
C’est ainsi qu’elle a observé différentes conclusions. Une jeune femme se sent en général mal à l’aise dans l’espace public en raison de son genre, mais elle se sent d’autant plus mal à l’aise ou en danger, lorsqu’elle est d’origine marocaine par exemple. Il en ressort également que la perception du danger ou de la sensation d’insécurité varie beaucoup en fonction de la position dans l’espace, dans le cas d’une ville moyenne, ici pour Manresa, la perception dans le centre-ville ne sera pas la même que dans la banlieue résidentielle par exemple. Elle parle également beaucoup des oppressions envers les personnes gays, lesbiennes ou transgenres pour lesquelles les oppressions changent beaucoup leurs habitudes d’appréhender l’espace urbain.