Quelle place pour les SIG au cinéma ?


Le cinéma a longtemps été utilisé pour commenter et cartographier notre rapport au monde. Dans cet article il n’est pas question de réfléchir seulement à l’utilisation des SIG dans la production de films, mais davantage à leurs représentations, qui n’ont pas toujours été des plus fidèles.

 

L’utilisation de la télédétection

L’une des tentatives les plus célèbres pour démontrer de la puissance de la télédétection et des satellites est le véhicule de Will Smith de 1998 dans le film The Enemy of the State. Ce thriller policier de surveillance regorge de scènes d’images satellites permettant de suivre des traques de fugitifs à travers les Etats-Unis.

The enemy of state, Robert Ebert, 1998

 

Mais il existe bien d’autres exemples de la représentation des SIG dans des films. Dans le film sur la catastrophe Volcano de 1997, Tommy Lee Jones et Anne Heche se sont appuyés sur des données SIG pour déterminer dans quelle direction la lave destructrice du volcan éponyme s’écoulera. Réalisé en 2012, le film Prometheus présente des scènes étendues grâce à des équipements de type drone, utilisant la télédétection pour cartographier les réseaux de grottes souterraines.

L’outil Movie-GEOing

Mais les données SIG et spatiales n’apparaissent pas seulement dans les films, elles aident aussi à informer sur les films qui ont été réalisés.

Les studios de cinéma dépensent beaucoup d’argent pour leur production, ils veulent donc être sûrs  qu’ils réaliseront un bénéfice. La recherche sur le cinéma et l’audience est donc un outil de mesure important qui peut parfois aider à déterminer quels films sont financièrement réalisables et rentables. En somme, les SIG sont largement utilisés pour démontrer quel type de film impacte des publics spécifiques.

Cartographier les effets cinématographiques

Et bien sûr, il y a une troisième façon dont les données géographiques ont influencé le monde du cinéma; et c’est en aidant à les créer.  Afin de mettre en image des catastrophes naturelles, des explosions, des effondrements d’immeubles etc., les réalisateurs contemporains ont largement fait appel à des géomaticiens. En utilisant une technologie comme le logiciel de modélisation 3D CityEngine d’Esri, les experts en effets visuels peuvent recréer des modèles numériques de villes réelles. Il est ensuite nécessaire de combiner les modèles avec des effets visuels supplémentaires. Avec le soutien  des équipes de modélisation et d’animation, les résultats peuvent être très réalistes.

Exemple de générateur procédural de ville 3D grâce à City Engine, ESRI

Mais il n’est pas seulement question de simulation. Il est en effet très utile et économiquement avantageux de modéliser une ville via un SIG plutôt que de faire venir une équipe de tournage pour la filmer. Les émissions de télévision et les films modernes vous transporteront souvent dans des pays, des villes et des paysages étrangers sans qu’aucun membre de l’équipe n’y soit allé lui-même !

SOURCES : 

MARER Adam, Geospatial and Hollywood, Geospatial Science, Août 2020

ABDELAZIZ Mohamed, Zootopia … Building Cities For Cinema Using GIS Technology, GIS NEWS, Octobre 2020