La cartographie sonore est une cartographie du sensible qui représente la matière sonore et l’écoute du son sur un espace géographique donné. Elle est « un mode de représentation territorial pour et par l’oreille. Elle peut être centrée sur les seules informations auditives, ou venir s’insérer dans une carte plus hétérogène, lui rajouter une couche d’information auriculaire ».
Le territoire sonore
Le territoire sonore est un espace sur lequel se construisent des flux, des émergences, des émissions, il s’agit d’une mille-feuille acoustique. Pour mesurer le son d’un espace, on se fixe une échelle de temporalité. La cartographie nécessite une immersion dans l’espace donné afin de discerner les voix, le brouhaha et les différents mixages urbains. La cartographie résulte de choix en termes de représentation. Il y a des sensibilités d’un endroit à un autre, des choix de représenter ou non un son selon sa significativité.
La cartographie sonore participative
La cartographie sonore peut être participative. Elle est mise en place à travers une création collective et partagée des représentations des contributeurs. Elle se fait sur différents formats, notamment en papier, maquettes, numériques, etc… En effet « la parole d’habitants, d’usagers, de visiteurs peut être inclus comme un élément d’une cartographie singulière, qui s’appuie sur une série de témoignages récits oraux ». Les SIG permettent d’exploiter ces données sensibles ouvertes à un large public.
Les enjeux de la cartographie sonore
Le public parcourt l’espace à l’aide d’une multitude de cartes sonores. Ces cartographies dites sensibles sont inscrites dans des pratiques courantes. En effet elles apportent une définition territoriale supplémentaire à un espace donné. Elles résultent de choix de représentations des contributeurs, de manière individuelle ou collective. Elles pourvoient un supplément d’informations sur un territoire et alimente une lecture personnalisée d’un espace. Le tout vise à construire une « série de territoires sonores singuliers ».