La petite histoire de l’éclairage public en France
L’histoire de l’éclairage public en France remonte à l’époque de Louis XIV, en 1667, lorsque les lanternes ont été installées dans les rues dans le but de renforcer la surveillance policière et la sécurité. Ce premier pas vers l’éclairage public a ensuite eu un impact sur nos modes de vie et notre rythme quotidien. Il a permis le développement des activités récréatives et des loisirs nocturnes, contribuant ainsi à ce que nous appelons communément « le monde de la nuit ». Aujourd’hui, dans la plupart des pays développés, la distinction entre le jour et la nuit s’estompe.
Les effets de la lumière artificielle sur notre environnement
Cependant, l’utilisation de la lumière artificielle pour nos activités nocturnes a des effets néfastes sur les espèces animales qui dépendent de l’obscurité. Environ 30% des mammifères et 60% des invertébrés sont nocturnes, et nous prenons progressivement conscience des conséquences importantes de notre éclairage artificiel sur la faune et les écosystèmes.
L’instauration de trames noires comme réponse à ces enjeux : l’appui de la cartographie
Afin de lutter contre ce problème, des initiatives de trames noires ont été mises en place, en particulier dans les Parcs naturels nationaux et régionaux (PNR) en France. Le PNR des Pyrénées, qui couvre une superficie de 2 465 kilomètres carrés et comprend 46 000 habitants, 138 communes, la région d’Occitanie et le département de l’Ariège, s’est engagé dans une stratégie visant à réduire la pollution lumineuse et à préserver la ressource nocturne.
Pour ce faire, le Parc a utilisé la cartographie pour visualiser les zones où les espaces naturels et les zones soumises à la pollution lumineuse entrent en conflit, afin d’identifier les réservoirs de biodiversité et les corridors peu ou pas impactés par cette pollution. Une modélisation précise de la qualité du ciel étoilé a été réalisée, en évaluant la puissance lumineuse de chaque point en direction du ciel à l’horizontale. Cette cartographie de la pollution lumineuse a été réalisée par le bureau d’études Dark Sky Lab, et les résultats ont permis de définir une zone centrale caractérisée par l’absence d’éclairage public et une qualité de nuit exceptionnelle.
En complément de cela, le Parc a mis en place un programme appelé « Adapt’ TER » qui étudie les déplacements de la faune nocturne sensible à la lumière, afin de définir un seuil de pollution lumineuse représentant une limite au-delà de laquelle la lumière deviendrait un obstacle infranchissable.
Ces mesures ont été récompensées, puisque le Parc national des Pyrénées a reçu en 2014 le label « Villes et villages étoilés » décerné par l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne. De plus, la pollution lumineuse a diminué de 80% et la facture d’éclairage de 40%.
Sources :
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Magalie Franchomme, Christelle Hinnewinkel, et Samuel Challéat, « La trame noire, un indicateur de la place de la nature dans l’aménagement du territoire », Bulletin de l’association de géographes français. Géographies 96, no 2 (10 octobre 2019): 161‑80, https://doi.org/10.4000/bagf.4764.
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Romain Sordello et al., « Trame noire : un sujet qui “monte” dans les territoires », Sciences Eaux & Territoires Numéro 25, no 1 (2018): 78‑85, https://doi.org/10.3917/set.025.0078.
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« Atténuer la pollution lumineuse | Parc national des Pyrénées », consulté le 2 juillet 2023, https://www.pyrenees-parcnational.fr/fr/des-actions/encourager-lexcellence-environnementale/lutter-contre-le-changement-climatique/attenuer.