L’imagerie radar déployée pour cartographier Vénus


Par Nicolas Le Maux (NicoLX)

Cartographie radar complète de Venus grâce à Magellan, à l’exception des pôles (© NASA)

L’atmosphère de Vénus comme limite à son observation

La planète Vénus est la deuxième planète la plus proche du soleil. C’est une planète tellurique souvent considérée comme la jumelle de la Terre. En effet, de réelles similitudes existent en termes de diamètres, masses, proximités au Soleil et compositions. Néanmoins, une des divergences majeure consiste à leurs atmosphères. Celle de Vénus est extrêmement dense, presque exclusivement composée de dioxyde de carbone. De plus, la planète Vénus est entourée d’une épaisse et opaque couche de nuages due à des nuages d’acides sulfuriques. Cette couche a un indice de réflexion très élevée, si bien qu’il est impossible d’observer quoi que ce soit de sa surface depuis l’espace. Ce phénomène de couverture nuageuse continue de 60 à 90 km d’altitude rend donc caduque toute tentative de télédétection passive du sol vénusien dans le domaine du visible.

La première carte de Vénus par les sondes américaines Pioneer Venus dès 1981 (© Nasa)

Le défi d’une cartographie de la surface de Vénus

La cartographie de Vénus constituait donc un réel défi. Les sondes américaines Mariner 2 et soviétiques Venera 7 ont certes livré bon nombre d’informations dans les années 60 et 70. Une première carte date de 1981, réalisée via les sondes Pioneer Venus. Il ne s’agit cependant là que d’une carte partielle. Il fallut donc attendre 1991 et les images de l’orbiteur Magellan pour que soient établies les premières cartes détaillées de l’Étoile du berger.  Ce fut notamment possible grâce à l’utilisation d’un radar à synthèse d’ouverture.

Détail du relief de Vénus cartographié grâce à la sonde Magellan (© Nasa)

Ce procédé de télédétection active par imagerie radar permit ainsi l’établissement de la première carte topographique de Vénus. Sa résolution spatiale est d’environ 100 m. Cette qualité permet l’étude géologique par les planétologue, à travers sa topographie unimodale, sa tectonique, son volcanisme et l’impact du météorisme. Vénus est occupée à 70 % de vastes plaines, sans grand relief. Alors que l’altitude des « continents » est de 200 m environ, le point de dépression le plus bas se situe à 4000 m. Le plus haut culmine lui à 11.500 m.

Relief de Vénus cartographié grâce à la sonde Magellan (© Nasa)

Des données radar toujours d’actualité

Les données de Magellan sont toujours les meilleures actuellement. En 2011, elles ont permis à E. Lazarev et J. Rodionova de l’Institut Sternberg d’astronomie (Université de Moscou) d’éditer une nouvelle carte. Elle présente l’intégralité de la surface vénusienne à l’échelle 1:45000000. Elle ne s’aligne pas non plus sur le méridien afin de ne pas scinder en deux le continent d’Ishtar Terra où se trouve le point culminant (monts de Maxwell).

Un des deux hémisphères de la dernière carte de Vénus (© MSU Sternberg State Astronomical Institute)

D’ailleurs, plus de 30 ans après, on étudie encore de nos jours le flot de données cartographiques produites par Magellan.

 

 

Sitographie :

https://destination-orbite.net/astronomie/planetes/la-geologie-de-venus

https://www.futura-sciences.com/sciences/dossiers/astronomie-venus-son-passage-aujourdhui-325/page/4/

https://www.cieletespace.fr/actualites/une-nouvelle-carte-de-venus

https://www.clubic.com/nasa/dossier-351529-magellan-revoir-venus-sans-les-nuages.html