De l’Antiquité à Google Maps, la cartographie miroir du pouvoir


Depuis l’apparition de la cartographie scientifique grâce aux Grecs à l’antiquité, sous la plume d’Hipparque, les connaissances et l’intérêts en matière cartographiques ont évolué au fil des temps.

Les Grecs inventeurs de la cartographie scientifique

Trois individus vont introduire une nouvelle discipline en se basant sur leurs travaux précurseurs. Thalès de Millet remarque que la Terre est ronde, Aristote remarque sa forme sphérique, tandis qu’Eratosthène en mesure la circonférence. Le premier à créer des projections cartographiques dans l’histoire est l’astronome Hipparque, mais la cartographie prend réellement son envol grâce à Ptolémée qui produit sa célèbre Géographie au IIe siècle, incluant une carte du monde et vingt-six cartes régionales. Ce n’est qu’au début du XVe siècle que cette contribution du savant grec sera réellement reconnue.

Claudius Ptolomaeus , Cosmographia – Gallica/BnF

Par ailleurs, à cette époque, les romains ne disposant pas ou n’ayant pas de connaissance dans le domaine de la cartographie, font appel à ces savants afin de d’établir une image de l’empire romain. Un recensement global est mis en place pour répondre aux besoins militaires et administratifs. Pour l’Empire, la cartographie représente un enjeu politique crucial pour assurer l’unité et le contrôle. La Table de Peutinger, découverte en 1494 par le poète allemand Conrad Celtis, est une illustration des représentations cartographiques romaines de cette époque. Elle est composée de plusieurs sections qui montrent les villes, les routes, les fleuves et les montagnes dans une région donnée.

Table de Peutinger

Au VIIIe siècle, dans un contexte de montée des religions, les cartes prennent une nouvelle forme connue sous le nom de « T dans O ». Ces cartes comportent toujours les trois continents, mais la ville sainte de Jérusalem est placée au centre, étant un pilier du catholicisme européen. Elles sont appelées « T dans O » en raison des deux fleuves qui les traversent et qui forment un T : le Tanaïs et le Nil. Ces deux fleuves apparaissent dans un cercle symbolisant les limites connues du monde à cette époque.

 

Une mappae mundi vers 1400 – Gallica/BnF

 

À la fin du XIIIe siècle en Europe, les grandes découvertes ont ravivé l’intérêt pour la science de la cartographie, qui est devenue essentielle pour la navigation. Les cartes maritimes, également appelées portulans, ont émergé et ont donné un nouvel élan à la cartographie. Peintes pour la plupart, ces cartes indiquent les ports et les îles. Cette soif d’aventure a également entraîné des progrès techniques majeurs, tels que l’astrolabe, qui permet de mesurer les latitudes.

Les aventuriers de la Renaissance

À la fin du XIIIe siècle en Europe, les grandes découvertes ont ravivé l’intérêt pour la science de la cartographie, qui est devenue essentielle pour la navigation. Les cartes maritimes, également appelées portulans, ont émergé et ont donné un nouvel élan à la cartographie. Peintes pour la plupart, ces cartes indiquent les ports et les îles. Cette soif d’aventure a également entraîné des progrès techniques majeurs, tels que l’astrolabe, qui permet de mesurer les latitudes.

La carte au service du pouvoir

Giovanni Domenico, Jacques, César et Jean-Dominique Cassini, soit le père, le fils, le petit-fils et l’arrière-petit-fils, ont travaillé entre le Grand Siècle et l’Empire à l’élaboration de la première carte de France à grande échelle, complète, rigoureuse et détaillée. La famille Cassini est devenue une référence dans le domaine de la cartographie en raison de la volonté du pouvoir de contrôler la typographie et les frontières du pays, afin d’exercer pleinement son autorité physique et fiscale.

Ce travail a été commandé par le roi Henri II, alors que le géographe Nicolas de Nicolay avait posé les bases de ce projet en traçant les provinces du royaume de l’époque.

Sources :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/de-l-antiquite-a-google-maps-la-cartographie-miroir-du-pouvoir-1656920