Un accès en licence libre à des données cartographiques à une échelle mondiale, fiables et interopérables. Voilà le but premier porté par le projet de l’Overture Maps Foundation.
De quoi s’agit-il ?
Tout d’abord, il s’agit de l’union des forces de quatre acteurs économiques majeurs dans l’innovation technologique : Méta, Amazon Web Services, Microsoft et TomTom. Ils sont réunis par la Linux Foundation pour faire avancer le monde de l’Open Source et du Libre en ce qui concerne les services cartographiques. Lorsque l’on s’intéresse au projet, on retrouve des articles traitant uniquement de l’opposition au leader actuel, Google, avec son très utilisé service Google Maps. Cependant, les enjeux vont plus loin en offrant certes une solution alternative à tous ceux voulant intégrer un service cartographique, mais également en offrant une qualité de donnée la plus aboutie possible.

Les membres fondateurs de l’Overture Maps Foundation (source : https://forum.openstreetmap.fr/t/overture-maps-parlons-en/11616)
Leur proposition
Cet effort commun et collectif se base sur l’intégration et la structuration de données multi-sources libres, sur l’intégration de ces données dans un référentiel global et sur un process de vérification qualité poussé. Les avantages que cela pourra offrir sont les suivant :
- L’interopérabilité des données, aujourd’hui limitée par les différences dans leur mise à disposition
- La fiabilité : l’effort commun et l’usage de larges jeux de données permet de travailler sur cet aspect
- L’actualité, ou mise à jour, qui fait la force de Google Maps avec ses informations en temps réel
- L’innovation pour les technologies cartographiques (acquisition, traitement, mise à jour…)
D’où obtiendront t-ils les données ?
Nous parlions justement de l’innovation. Dans ce domaine, le recours à l’intelligence artificielle semble favorisé. Cela permettrait notamment de rendre les cartes plus « vivantes ». Les autres méthodes évoquées sont le Machine Learning, et la récupération issues de bases de données existantes. Pour cela, le projet s’appuie directement sur OpenStreetMap et sa très large base de données issue de sa communauté. Le projet est ouvert à l’intégration de membres, et début février, l’entreprise ESRI, leader dans le domaine des systèmes d’information géographique, a intégré le projet et a précisé que les cartographies en résultant seront à disposition dans leur large Hub de données. Mais, d’autres entreprises ou acteurs publics ou non-gouvernementaux peuvent se joindre au projet, moyennant une contribution pour les acteurs privés, et une participation à la Linux Foundation.
Des objectifs partagés, des utilisations différentes
L’effort commun est donc au cœur du projet d’Overture Maps Foundation. Il faut mutualiser les fonds et les forces face à la montagne de travail. Les finalités du projet sont de pouvoir offrir aux acteurs de l’innovation, aux entreprises, aux développeurs, des services cartographiques performants et accessibles. Mais, pour les entreprises fondatrices comme pour les futures utilisateurs, les finalités sont nombreuses. Méta pourrait améliorer ses services de réalité augmentée, Amazon pourrait l’intégrer dans le maillon logistique, TomTom incrémenterait ses services de navigation, etc. Mais les champs de l’utilité d’un tel projet en libre sont très vastes, et les promesses portées par l’Overture Maps Foundation n’ont plus qu’à faire leurs preuves.
Il faudra tout de même un peu de patience, avec des premiers résultats mi-2023, mais pour se tenir au courant, voici un lien d’inscription à la newsletter : https://overturemaps.org/download/
Sources :
https://decryptageo.fr/overture-maps-carte-futur-crise-dadolescence-dopenstreetmap/