La géographie de Balzac


La Comédie humaine, œuvre monumentale de la littérature

La Comédie humaine est le titre donné par l’écrivain Honoré de Balzac en 1841 à l’une des plus imposantes œuvres de la littérature française et européenne. Il s’agit d’une fresque romanesque qui vise à décrire la société française de son époque, en explorant tous les milieux sociaux, de la noblesse à la bourgeoisie, en passant par le monde du travail, du crime et de la politique. Cette œuvre monumentale comprend 95 romans (ainsi que 48 ébauches) publiés entre 1829 et 1855, regroupés en plusieurs ensembles thématiques. Les principaux sont les Études de mœurs, qui se subdivisent en scènes de la vie privée, scènes de la vie de province, scènes de la vie parisienne, scènes de la vie politique et scènes de la vie militaire. La Comédie humaine est souvent comparée à La Divine Comédie de Dante, pour son ambition encyclopédique et son souci de représenter tous les aspects de la vie humaine.

 

Cartographies de La Comédie humaine

Voici une cartographie permettant de mettre en lumière le domaine géographique de La Comédie humaine :

Félix Longaud, 1969, Dictionnaire de Balzac, Larousse, p. 256

 

Une autre cartographie des lieux géographiques cités par Balzac dans La Comédie humaine :

Christophe Morhange, Nathanaël Gobenceaux et Patrick Pentsch, 2018, d’après le répertoire géographique de Hoffmann (1968)

 

À travers ses romans et ses nouvelles, Balzac décrit avec minutie les lieux où se déroulent les événements de ses histoires, qu’il s’agisse de Paris, de la province française ou même de l’étranger.

La ville de Paris occupe une place importante dans l’œuvre de Balzac. Il décrit avec précision les différents quartiers de la ville, tels que le Marais, les Tuileries, la Madeleine ou encore les Champs-Élysées. Les rues et les bâtiments sont également décrits avec minutie, créant ainsi une image précise de la ville au XIXème siècle. Balzac était un habitué de la ville de Paris et il a souvent utilisé des lieux qu’il connaissait personnellement pour situer ses intrigues, comme le Palais-Royal, le quartier de la Chaussée-d’Antin ou encore la rue des Martyrs.

L’intrigue des romans suivants se déroulent à Paris : La Bourse, Grandeur et décadence de César Birotteau, Les Comédiens sans le savoir, Le Cousin Pons, La Cousine Bette, La Fausse maîtresse, La Fille aux yeux d’or, Gobseck, Un Homme d’affaires, La Peau de chagrin, L’Interdiction, Madame Firmiani, La Maison du Chat-qui-pelote, La Messe de l’athée, Le Père Goriot, Un Prince de la Bohême, Les Secrets de la princesse de Cadignan, Splendeurs et misères des courtisanes et une partie des Illusions perdues.

La province française, en revanche, est souvent décrite par Balzac comme un endroit plus calme et plus tranquille que la ville de Paris. Il dépeint des villes et des villages pittoresques tels que Angoulême, Tours, Issoudun ou encore Grenoble. Les descriptions de Balzac sont souvent très précises, montrant les particularités de chaque ville ou village. Il décrit les paysages, les rivières, les collines, les forêts et les champs avec une grande attention aux détails.

L’étranger, bien que moins présent que Paris et la province, est également présent dans l’œuvre de Balzac. Les personnages de Balzac voyagent souvent en Europe, en particulier en Italie et en Allemagne. Les villes de Milan, Rome, Naples, Vienne et Berlin sont souvent mentionnées, et Balzac décrit avec précision les monuments, les rues et les places de ces villes.

La géographie est donc un élément clé de l’œuvre de Balzac car elle permet de situer les personnages dans leur environnement et de donner une dimension réaliste à l’histoire. Les descriptions précises des lieux permettent également de mieux comprendre la société française du XIXème siècle et ses différences régionales, ainsi que les enjeux géopolitiques de l’époque. En somme, la géographie est un élément important pour comprendre l’œuvre de cet écrivain majeur de la littérature française.

« L’influence exercée sur l’âme par les lieux est une chose digne de remarque. Si la mélancolie nous gagne infailliblement lorsque nous sommes au bord des eaux, une autre loi de notre nature impressible fait que, sur les montagnes, nos sentiments s’épurent : la passion y gagne en profondeur ce qu’elle paraît perdre en vivacité. L’aspect du vaste bassin de la Loire, l’élévation de la jolie colline où les deux amants s’étaient assis, causaient peut-être le calme délicieux dans lequel ils savourèrent d’abord le bonheur qu’on goûte à deviner l’étendue d’une passion cachée sous des paroles insignifiantes en apparence. » – Honoré de Balzac, La Femme de trente ans

 


Sources :

Consultation des sites les 02/05/2023, 03/05/2023 et 05/05/2023.

Honoré de Balzac, 1830-1856, La Comédie humaine (Cliquez ici pour lire gratuitement une des nombreuses œuvres de Balzac !)

Félix Longaud, 1969, Dictionnaire de Balzac, Larousse, p. 256

Christophe Morhange, Nathanaël Gobenceaux et Patrick Pentsch, 2018, « Géographie de Balzac. Portrait impressionniste de la France ? », Mappemonde, 124 [En ligne]

Wikipédia (2023), « La Comédie humaine » [En ligne]